Ce festival qui doit sa création au jumelage entre Angers et Austin n'est autre
que la version française de l'Austin Psych Fest, l'un des plus gros festivals de
Rock Psychédélique au Monde qui se déroule tous les ans aux
Etats-Unis.
Initié notamment par Alex Mass (chanteur de The Black Angels), il se
produisait pour la 1ère fois en Europe et donc en France.
Secondé par toute
l'équipe du Chabada et du tourneur angevin Christophe Davy de Radical
Production, ces 2 jours dédiés à la musique psychédélique se déroulaient donc
dans la cité du Roi René le 20 et 21 Septembre dernier.
Vendredi 20
Mon arrivée sur le site se fait un
peu plus tard que prévu et je loupe la moitié du set de The Blondi's
Salvation (FR).
Ces nantais s'inscrivent dans la lignée du
renouveau psychédélique underground de la scène américaine en alternants
passages aériens et riffs bien calibrés. Le ton est donné...
Lola
Colt (UK) nous invite au voyage et sa chanteuse charismatique fait tout
pour que nous restions en 1ère classe.
C'est carré, bien calé et malgré un
manque de folie évident, j'adhère immédiatement à leur son mélangeant les
influences Western et Rock ambiant !
Les trois musiciens de Camera
(DE) ne font qu'un sur scène et enchaînent les
morceaux sans pratiquement bouger. Tout ceci est superbement exécutés et
suffisamment bien construits pour s'envoyer en l'air. Belle prestation !
Du
Blues enrichi au Dub et au psychédélisme ensuite avec Tamikrest (Mali)
qui malgré leur début de set un peu timide arrivera
ensuite à nous envoûter littéralement et finira sous un tonnerre
d'applaudissements bien mérités.
Après avoir conquis le public de Rock en
Seine cette année, les Wall Of Death (FR) nous inondent de
titres très homogènes avec une volonté à peine voilée de balader son auditoire
les yeux fermés dans des contrées jusqu'ici totalement vierges. C'est prenant et
on se laisse emporter facilement sans aucune hésitation.
Le trio
Rock/Garage/Psyché de Seattle Night Beats (US) va me faire très
grosse impression. Accompagné à merveille par le reste du groupe, l'excellent
guitariste/chanteur Lee Blackwell est au taquet et va nous ravir les tympans de
ses riffs bien burnés. L'énergie est bien présente et leur set me parait bien
trop court...à revoir au plus vite !
Tout ceci m'a donner soif et avant
d'attaquer le plus gros morceau de la soirée, direction le bar (on ne se refait
pas !).
La journée se termine avec LE groupe à ne pas louper aujourd'hui
puisqu'il s'agit ni plus ni moins de The Black Angels
(US) indirectement à l'origine de ce festival.
A la batterie, la talentueuse Stéphanie Bailey sonne la charge et le
charismatique leader Alex Maas prend le relais pour ne plus nous lâcher
ensuite...un set incroyablement intense et une ambiance survoltée. Du très très
haut niveau avec des explosions sonores, des riffs sur mesure et des soli qui
emmènent le public ailleurs. Ces texans sont parmi d'autres à l'origine d'un
véritable retour du Rock psychédélique sur le devant de la scène et on comprend
pourquoi après les avoir vu. Epoustouflant tout simplement et hyper maitrisés de
bout en bout...Chapeau
!
Samedi 21
Juste le temps d'apprendre l'annulation de
dernière minute de Temples (UK) et de Stangers Family
Band (US), je me positionne pour assister au set de Lonely Walk
(FR). Il faut avouer que ça joue plutôt bien et que le groupe est bien
dedans mais leur son New Wave un tantinet mélancolique ne m'emballe pas. Bien
trop mécanique à mon goût !
Invités de dernière minute pour palier l'absence
des 2 groupes cités un peu plus haut Neue Wilde
(FR) s'en sort avec les honneurs en nous proposant un
set de Rock instrumental. Tout ceci manque de bouteille mais l'énergie déployée
fait plaisir à voir.
The UFO Club (US) est un projet
réunissant Lee Blackwell (Night Beats) et Christian Bland de The Black Angels.
Les deux compères vont nous offrir un show à la hauteur de ce que nous étions en
droit d'attendre. Un son cosmique et psychédélique qui ravira le nombreux
public qui leur réservera une ovation légitime.
Déjà passé au Chabada cette
année, Mars Red Sky (FR) revenait nous proposer leur Rock
Stoner spatial avec influences seventies. Emmenés par le chanteur/guitariste
Julien Pras, le trio bordelais a du métier et nous inflige une vraie correction.
Un groupe qui devrait prendre une tout autre dimension dans les années à venir.
Projet parallèle de Geoff Barrow de Portishead, le groupe Beak
(UK) fondé en 2009 me laisse totalement de marbre. Leur set minimaliste
et beaucoup trop répétitif n'arrivera pas à m'intéresser et j'en profite pour
aller me restaurer.
Même son de cloche pour The Telescopes (UK)
qui semble un peu perdu de se retrouver là devant nous. Et du coup, je
me demande moi aussi ce que je fais là devant eux...et c'est pas beau à
voir (autrement dit, direction le bar).
Que dire du concert de Damo
Suzuki (JAP) ? Comme à son habitude il choisit les musiciens qui vont
l'accompagner au dernier moment. Résultat, c'est brouillon et il faut vraiment
rentrer dans son délire pour apprécier au risque de s'ennuyer ferme. Au
final, ça passe ou ça casse !
Redescendons maintenant sur Terre avec
Elephant Stone (CAN) qui nous régale de son Indie Rock/Pop
sixties de compétition. Très inspirés, ces musiciens vont faire l'étalage de
leur savoir faire et nous aurons le droit à une démonstration assez
exceptionnelle de Sitar de la part du chanteur/bassiste Rishi Dhir. Un vrai
plaisir sensoriel et un concert en tout point admirable !
Du son
expérimental ensuite avec les Dead Skeletons (IS) pour qui le
culte de la mort est une vraie marque de fabrique. Leurs concerts célèbrent les
rituels ethniques qui donnent le droit au passage dans l'au-delà (à grands coups
de peintures macabres et de Rock psychédélique). Une musique incantatoire pour
initiés seulement et un vrai tour de force !
Dernier groupe de la journée,
les Dead Meadow (US) se retrouvent face à un groupuscule de
fans pour qui ce samedi soir était de longue date inscrit sur les tablettes. Ils
ne se font pas prier et se chargent d'envahir l'espace d'un son épais et bluesy.
Leur chanteur/guitariste Jason Simon solidement épaulé par ses complices s'offre
toutes les libertés avec son instrument de prédilection (une Fender Telecaster).
La force de frappe du trio est colossale et un son dévastateur sort des
amplis.
Les américains originaires de Washington DC étaient ce soir en
croisade et nous avons été tous conquis...Qui mieux qu'eux pour clôturer ce
festival ?
En résumé, j'ai vraiment eu l'impression d'assister à un festival que l'on ne
trouve nulle part ailleurs dans l'hexagone.
Tout y était bien organisé avec
notamment des stands de merchandising (T-shirts, vinyls, CD, posters...), un
stand de sérigraphie et deux stands de nourriture.
Une scène extérieure et
une scène intérieure permettaient d'assister aux concerts sans presque aucun
temps mort et au milieu le bar pour se désaltérer.
Sans oublier toutes les
nombreuses manifestations mises en place en parallèle : apéro-rencontre,
apéro-concerts, séance de cinéma, exposition consacrée aux racines du
psychédélisme, brunch-meeting avec Alex Mass de The Black Angels...
Un grand
merci à toute l'équipe du Chabada d'avoir oser programmer une manifestation de
ce genre et rendez-vous à l'année prochaine !