mardi 30 décembre 2014

6:33 - Deadly Scenes


Moins immédiat que leur précédent album "The Stench From The Swelling (A true story)" que j'avais personnellement adoré, cette nouvelle livraison des parisiens de 6:33 nécessite de déprogrammer ses réflexes et de s'aventurer hors des sentiers battus.
Comme un coup de pied dans une fourmilière, cette formation au mordant vivifiant s'amuse à déconstruire les a priori musicaux pour mieux s'éloigner des carcans et jouir d'une liberté artistique garante de belles promesses. Leur volonté de ne pas s'affilier à une catégorie les rend déjà indispensables et ce qui intrigue et accroche l'oreille à la première écoute, c'est ce panel de couleurs musicales. L'écouter en boucle vous permettra de le décomposer et d'en apprécier les variations.
Cette fine équipe aime ainsi croiser bien des influences reflétant sans doute les goûts de chacun et le résultat est enjoué et inclassable. Le mélange étonne ? Il détonne surtout ! Copieux, déroutant, explosif, irrévérencieux...voici des adjectifs qui collent parfaitement bien à ce concept album traitant des sept pêchés capitaux et c'est bien les yeux grands ouverts que l'on découvrira chacun des tableaux proposés car chaque titre est une pièce à part entière.
Neuf actes impressionnants de cohérence dans un genre pourtant sacrément casse gueule et si l'onde musicale qui se dégage de ce tumulte auditif est logiquement théâtrale, la qualité de composition est tout simplement excellente.
La recette fonctionne à merveille et distille au fil des titres quelques belles embuscades. Leur musique est riche, pleine de couches superposées et toutes ces pirouettes sont réalisées avec suffisamment de maitrise pour ne pas effrayer les puristes.
On est dangereusement proche de la folie créatrice d'un Mike Patton ou d'un Devin Townsend avec tout ce que cela sous-entend et on imagine aisément l'effet que peut avoir cet opus sur une oreille encore vierge.
Ils aboutissent finalement à une belle alchimie et s'affranchissent alors des références pour en devenir une. Tout simplement.
 
www.633theband.com

 
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jeudi 25 décembre 2014

RENAUD HANTSON (Satan Jokers) - Hard Rock café, Paris - décembre 2014


Entretien avec un artiste qui déborde de projets et qui ne mâche pas ses mots :

Daily Rock France : L'album "Sex Opéra" est sorti le 02 décembre dernier avec de nombreux invités. Comment fait-on pour réunir Stef Buriez (Loudblast), Jo Amore (Nightmare), Céline Lacroix (Sainte Ombre), Virginie Gonçalves (Kells), Patrick Rondat pour ne citer qu'eux ?

Renaud Hantson : On essaye surtout de penser aux personnages en fait. J'ai peiné à rendre le livret que m'avait proposé Laurent Karila et à le rendre schématiquement "opéra rock" car ce n'était pas évident. A la base, il m'a envoyé un livret avec un enchainement de texte à connotation sexuelle et sur les perversions sexuelles. On voulait vraiment dépasser le cadre de l'opéra rock que l'on avait fait sur "Psychiatric". L'idée, c'était que je me fasse les dents sur un opéra rock avec les gars du groupe. A partir du moment ou il m'a envoyé la chanson "Transex" avec la dominatrice et le personnage de King Sodom qu'il avait écrit pour Stef Buriez qu'il voyait comme un patron de club échangiste, tout s'est enchainé. J'ai pensé à Virginie du groupe Kells pour la dominatrice qui est une très belle fille qui chante super bien. J'ai pensé ensuite à Céline de Sainte Ombre puis à quelqu'un d'autre, etc, etc...Tous les intervenants musicaux sont ainsi devenus ce qu'on appelle des voyeurs pour donner un terme avec le sujet qui nous intéresse aujourd'hui. 

Daily Rock France : Pour Renaud Hantson, un nouvel album studio est un aboutissement à chaque fois ou un prétexte pour partir en tournée ?
 
Renaud Hantson : Alors en ce moment, le groupe n'a pas de tourneur. Tout le monde s'attend à des centaines de dates mais nous ne sommes qu'un groupe français avec tout ce que cela implique. C'est à dire que malgré l'accueil plutôt très très très (il insiste) positif pour ce disque, on ira où on nous demande. Il va y avoir le Satan Fest le 10 janvier puis quelques dates déjà prévues mais sinon, cela va être chaud comme d'habitude. Ce n'est pas un projet solo de Renaud Hantson et comme je ne veux pas céder à l'ennemi, je m'obstine. Trop de musiciens professionnels sont sous-payés et il faut se battre pour exister. Tous les matins, je me lève et le compteur tourne et si je ne rentre pas de l'argent, c'est vite le bordel. J'ai donc à côté une école de chant et de batterie. J'ai souvent été le premier à dire des choses qui globalement font chier les autres, mais c'est vrai que nous avons dix ans de retard sur les Etats-Unis. Et à force de prendre les musiciens pour des vaches à lait, nous allons droit vers la fin des musiciens professionnels. J'en parlais justement avec Patrick Rondat il n'y a pas longtemps et malheureusement, cela risque d'arriver très vite. Quelques-uns vont y échapper car ils ont comme moi plusieurs occupations mais pour certains cela va être l'horreur.      

Daily Rock France : Tu as annoncé que "Sex Opéra" serait le dernier album de Satan Jokers. On connait tous ton côté hyperactif et on a du mal à te croire. Qu'en penses-tu ?
 
Renaud Hantson : C'est pas un gag (rires). Tu vois, j'aime la boxe et j'ai peur du combat de trop. J'aime les arts martiaux, les sports de combat et Mike Tyson. Ce boxeur a fait sept ou huit combat de trop. Je viens de m'enfiler son autobiographie et il y a tellement de parallèle avec ce que j'ai pu vivre. Quand il dit "J'étais un artiste de la rechute", cela me parle tellement tu vois qu'il a déclenché en moi une envie d'écrire un album et un spectacle musical. Cela va s'appeler "Rock Star" et on va en faire un opéra rock avec des musiciens rock. Je n'ai pas franchement envie d'être ridicule et de faire comme Scorpions ou Judas Priest qui ont annoncé leur retraite et qui sortent un album ensuite pour enchainer sur une tournée mondiale. Normalement, c'est vraiment la fin...mais Laurent Karila a déjà d'autres idées, tu vois le bordel (rires).   

Daily Rock France : Tu as déclaré il y a quelque temps que Satan Jokers était le groupe francophone qu'on détestait adorer ou qu'on adorait détester ! Tu penses la même chose aujourd'hui ?

Renaud Hantson : Alors elle n'est pas de moi cette phrase ! C'est un journaliste qui avait dis ça lorsque je démarrais ma carrière solo et ce gars avait particulièrement bien résumé la situation. Un autre avait dit que nous avions carrément inventé la fusion mais je n'ai pas du tout cette impression. Je suis quand même très flatté qu'en 1985, certains s'intéressaient à nous. Ceci dit, il y a de moins en moins de bas du front qui tirent à vue sur moi et qui n'aiment pas le groupe sans savoir pourquoi.
 
Daily Rock France : L'univers de la musique a radicalement changé ces dernières années, quel modèle économique te semble le plus fiable pour vivre de sa musique ?

Renaud Hantson : Tu m'emmerdes avec ta question (rires). En fait, elle est vachement bien comme question ! Je pense qu'en fait, pour éviter de brasser de l'air comme je peux le faire parfois comme d'autres musiciens, il va falloir faire avec les armes d'aujourd'hui. J'ai le vieux fantasme que les gens continuent à acheter des disques comme je peux le faire. Lorsque le magasin Virgin megastore sur les Champs Elysées a fermé, j'étais vraiment malheureux. C'était là précisément où j'achetais des skeuds. Il va falloir admettre que les gamins d'aujourd'hui n'en ont rien à foutre. Plutôt que de lutter contre ça, il va falloir s'adapter mais ça me fait chier. Je suis d'un anachronisme dans ce métier et je n'ai jamais autant sorti de disques que depuis que ce marché est mort. Depuis 2008, j'ai sorti en moyenne trois albums par an, que ce soit en solo, avec Satan Jokers ou Furious Zoo. Même Glenn Hughes, une de mes idoles n'en a pas sorti autant (rires). On dit que le milieu de la musique est moribond mais cela risque aussi d'être le cas pour la scène. Sauf les grosses structures ou les grands groupes qui s'en sortent mieux que les autres en proposant des prix exorbitants. Je trouve ça scandaleux, surtout pour les voir de très loin ou sur écran géant. Mais c'est le seul moyen qu'ils ont trouvé pour encore gagner du blé.       

Daily Rock France : Serais-tu prêt à faire appel au financement participatif pour pouvoir sortir un album ?
 
Renaud Hantson : Alors, j'y pense pour un quadruple coffret live qui sortira en 2015 et qui concerne ma carrière solo. 32 années de musique avec des titres inédits et d'autres que peu de gens ont déjà entendus. J'ai envie de laisser une trace car le temps passe vite et j'en ai enterré certains...dont le premier bassiste de Satan Jokers et Michel Berger.

Daily Rock France : Les groupes "tribute" comme le tien Judas Feast ont de plus en plus de succès, comment expliques-tu cela ?

Renaud Hantson : Initialement, je n'aimais pas les tribute band et je pensais que ce n'était que des musiciens qui n'avaient pas assez d'idée pour écrire leurs propres chansons. Et j'en ai vu des très bons qui avaient chacun un groupe ailleurs et qui faisaient ça pour s'éclater. Un jour avec Laurent Karila lors d'un concert de Judas Priest au Zénith, on s'est regardé et on a eu le même délire de faire un concert hommage pour s'amuser. Je trouvais que Rob Halford et le groupe était devenu moyen. Avec d'autres musiciens, on a monté cette équipe et à chaque fois c'est un carton. On rend hommage à la meilleure période culte du groupe. Je reviens d'ailleurs d'un festival tribute et c'est une éclate totale. Je fais ça deux fois par an et c'est vraiment une récréation.  

Daily Rock France : Une seule participation au Hellfest pour Satan Jokers en 2009, faut-il s'attendre à voir Renaud Hantson à Clisson en 2015 ?
 
Renaud Hantson : Une seule participation et ça me fait chier (rires). La reformation de 2009 n'avait pas le niveau actuel et nous avons aujourd'hui une vraie équipe de rêve. On espère vraiment y être en tout cas. En 2009, on avait joué vers 14h il me semble et nous avions 40mn pour convaincre. Cela reste bien évidemment un excellent souvenir.

Daily Rock France ? Les sites internet de Satan Jokers ou de Furious Zoo sont très actifs, est ce toi qui les dirige ?

Renaud Hantson : J'y suis à 70% et je suis aidé par un administrateur qui est un de mes anciens élèves de chant. Il s'est barré en Bretagne et il cherchait à occuper son temps libre d'où la création de toutes ces pages Facebook. Lorsque ce n'est que de la promo, c'est lui et quand cela ne concerne que des conneries où il faut réfléchir deux secondes, c'est moi (rires). J'aime créer la discussion et que ça se frite un peu.   

Daily Rock France : L'actualité de Renaud Hantson dans les mois à venir ?

Renaud Hantson : Le quadruple coffret dont nous avons déjà parlé qui sortira vers le mois de mars 2015 et un nouvel album de Furious Zoo dans 1 an, 1 an et demi. Selon moi, Satan Jokers devrait s'arrêter là car je ne vois pas ce que l'on pourrait faire de mieux que "Sex Opéra". Bon Laurent a déjà une idée donc faut voir (rires).

Remerciements à Replica promotion, Renaud Hantson, Laurent Karila, au Hard Rock café et à Daily Rock France.
 
 

lundi 22 décembre 2014

ARCANIA - Le Chabada, Angers le 18 décembre 2014


Avec leur deuxième album "Dreams are Dead", le groupe Arcania semble avoir pris de l'altitude. Ce nouvel opus leur a t'il donné des ailes ? Allons vérifier ça du côté du Chabada où ils se produisaient en support du colloque Heavy Metal & Sciences Sociales organisé à l'université d'Angers. L'occasion donc pour eux de jouer devant des maitres de conférence venant notamment de Belgique, du Québec, d'Angleterre ou des Etats-Unis (Ce qui ne doit pas arriver tous les week-end bien évidemment).
Cette phrase "This band is great. I don't understand why Arcania aren't the biggest Metal band in France" prononcé par Jon Zazula (fondateur du label Megaforce records et qui a découvert par le passé Metallica, Testament, Overkill et Anthrax entre autres) en a intrigué plus d'un et la salle est copieusement remplie. Pas de première partie ce soir et après une intro digne d'un péplum, nous rentrons directement dans le sujet avec "Rise and Never Fall" titre majeur des angevins. La machine est bien huilée et ils nous prennent à la gorge dès les premières notes. Ils enchainent ensuite avec une set-list faisant honneur à leur sortie la plus récente et le public en fin connaisseur n'est pas avare en applaudissements. Beaucoup de maitrise de la part de ces quatre musiciens et le chant heavy de Cyril avec quelques légers growls colle parfaitement avec l'univers proposé. Bien que tenant entre les mains une basse, Guillaume dans la pénombre de la salle de concert me fera penser à plusieurs reprises à Dimebag Darell (Pantera). Une chose est sure, c'est qu'il ne se ménage pas. Niko à la guitare n'hésite pas à incorporer dans son jeu des notes progressives, ce qui rend le tout vraiment intéressant et prouve qu'il a plus d'une corde à son arc. A la batterie Olivier que l'on ne distingue à peine derrière ses futs accompagne à merveille ses acolytes et rempli son job de fort belle manière. C'est homogène, rentre-dedans, très bien exécuté et le moins que l'on puisse dire, c'est que leur show est parfaitement rodé.
Au final, on peut affirmer sans se tromper qu'ils ont effectivement progresser de manière spectaculaire depuis la sortie de "Sweet Angel Dust" en 2009. Un changement de catégorie qu'il faudra maintenant confirmer dans les années à venir et qui je pense ne devrait poser aucun problème.





Remerciements à Arcania pour la séance photo, au Chabada, à Nicopphotography et à Daily Rock France.               


Set-List :

- Rise and never fall

- Watch us dying

- Against my fear

- Dreams are dead

Intro Sweet angel dust

- Sweet angel dust

- Face in the Mirror

- A scar in your mind

- No end




 
 



 

jeudi 18 décembre 2014

THE TEXAS CHAINSAW DUST LOVERS - The Wolf is Rising


Deux ans après "Born Bad", The Texas Chainsaw Dust Lovers nous offre un second témoignage discographique avec ce cinq titres intitulé "The Wolf is Rising". Ce groupe parisien (qui avec un nom pareil remporte 56 points au scrabble) nous propose de casser les codes en mélangeant toutes sortes d'influences.
Si il n'y a rien d'exceptionnel à cela, la facilité avec laquelle les compositions défilent force le respect. The Texas Chainsaw Dust Lovers (ou TCDL) n'est ni Metal, ni Stoner, ni Southern Rock, ni Country Punk...mais un cocktail Molotov musical et un grand écart improbable qui reste tout de même un modèle d'équilibre.
Les réduire à un combo prêt à tout pour réussir, ce serait nier les arrangements et les accords qui parcourent ce disque. Cet EP est bon parce qu'il nous laisse le temps de voyager et dure ce qu'il faut pour que l'on ne s'en lasse pas. C'est court mais le paysage est plaisant du début à la fin. Leur musique qui ne répond définitivement pas aux modes se laisse écouter en rentrant du bureau, une fois la cravate rangée et les mocassins à gland dans le placard.
L'ambiance est parfois américaine et cela ne fait aucun doute sur certaines chansons qui ont carrément leur place sur la prochaine B.O du prochain Tarantino ou d'une bande-son d'un bon film de série B. C'est beau, c'est riche, parfois rapide tout en allant à l'essentiel. L'état d'esprit est bien présent et les risques d'acouphènes se multiplient. La voix est rocailleuse mais sait aussi jouer la carte de la clarté (et m'a donc fait penser à Loading Data).
Je qualifierai le tout d'intemporel et quand on marche à la passion et avec un maximum de travail, voici ce que cela donne. Inutile de s'user les yeux à lire des dizaines de pages sur eux, il suffit d'aller faire un tour sur  https://texaschainsawdustlovers.bandcamp.com/ pour les découvrir.

Besta Records  

mardi 16 décembre 2014

ONE LAST SHOT - First Gear


Comment doit-on juger un EP ? Eternelle question qui n'a pas de bonne réponse mais qui soulève en moi quelques interrogations : Doit-on le juger comme n'importe quel album et le noter à sa juste valeur en sachant que la plupart du temps, il faut précisément un peu plus de matière pour avoir une idée précise ? Ou bien doit-on le juger pour ce qu'il apporte sur le moment présent ?
Soyons clair, avec cette première livraison de One Last Shot, les amateurs d'originalité et de complexité risquent fort de passer leur tour. Mais ce groupe atteint dès leur début un tel niveau d'efficacité qu'il serait dommage de passer à côté de ces cinq titres. L'énergie déployée par l'ensemble des compositions représente ce qu'est le groupe, tant musicalement que dans son état d'esprit purement rock & roll et sans compromis. Imaginez une collision entre Chrome Division et Turbonegro avec toute la prétention du Motörhead de la grande époque. Tout un programme n'est ce pas ? Et si l'un de ces trois groupes représente quelque chose pour vous, One Last Shot a de grandes chances d'attirer votre attention. L'objectif de ce disque semble être de donner un plaisir immédiat et cela fonctionne à merveille. Et moi, personnellement, je n'en demande pas plus. Le son est cru et abrasif, les titres s'enchainent avec cohérence et du début à la fin c'est pêchu. Bien que leur musique évoque tout un tas de clichés, les morceaux ne sont pourtant pas brouillons dans leur exécution grâce à l'évidente maitrise des musiciens et le tout sonne authentique. Une vraie décharge d'adrénaline pure comme un exutoire ou un remède contre le burn out qui nous guette tous.
Je vais être clair, limpide et transparent : nul besoin de pondre douze chansons pour envoyer du son qui flingue toutes espèces vivantes sur terre et nul besoin d'être ingénieur en musique hautement radioactive pour nous en mettre plein les oreilles. C'est compris ???


Just For Fun Records

mardi 9 décembre 2014

LIVINGSTONE - Explore


Ce qui m'a marqué le plus à la première écoute de cet album, c'est sa polyvalence. Un premier effort qui n'est décidément pas synonyme d'émancipation, ni de challenge personnel mais ferait plutôt office de tour d'horizon des différents espaces musicaux préférés de ces parisiens.
Cela n'empêche pas certains titres de briller et ils évoqueront en vous des artistes du calibre de Mark Knopfler, J.J Cale, Chet Atkins ou bien ZZ Top et Lynyrd Skynyrd. Ces trois musiciens développent un son qui a marqué son époque, et qui est donc à écouter avec toute la nostalgie qui s'impose. En embrassant une grande variété de styles, ils se perdent un peu en route et cet "Explore" laisse une impression mitigée, un peu en demi-teinte. Les influences très marquées et les ombres des artistes cités plus haut planent avec beaucoup trop d'insistance sur leur musique. Ils ont malgré tout une volonté manifeste de montrer tout ce qu'ils savent faire mais ils y gagneraient j'en suis certain en s'éloignant un peu de leurs principales influences pour ainsi affirmer leur identité. Livingstone pêche donc par un manque d'originalité et une absence de prise de risque. Malgré de réels atouts et un certain sens de la mélodie, ils ne parviennent à provoquer en nous qu'un bon moment de plaisir. Cet opus vous transportera tout de même sans aucun temps mort dans un univers où tout n'est que groove et feeling et certaines chansons parviendront à vous faire ressentir une certaine émotion. La section rythmique est du genre soudée et le guitariste obtient au fur et à mesure mon entière adhésion.
Sans doute prisonniers de leurs panoplies un peu trop étriquées de bon élève appliquant à la lettre des recettes toutes faites, ils n'arrivent pas à se libérer. Tout n'est pas parfait donc, le trio se complaisant dans des sonorités déjà entendues mais reste un excellent groupe à géométrie variable.

dimanche 30 novembre 2014

POSTE 942 - Extended Play


Surprise au département de musicologie de l'université de Beaumont (Texas), alors que des tests révèlent que l'écoute de "Extended Play" du groupe varois Poste 942 pratiquant un hard rock old school aux touches bien alcoolisées pourrait rendre ses auditeurs "trois à quatre fois plus cool", les premières données recueillies sont unanimes : c'est consistant, bien huilé et les riffs goudronneux s'enchainent sans faiblir, imposant un rythme soutenu à l'ensemble ! 
"Ces résultats sont une immense surprise et ce premier EP repousse les limites du genre...comme si Billy Gibbons (ZZ Top) avait eu un enfant avec Ted Nugent (lui même), et qu'ils en confiaient la garde à Blaine Cartwright (Nashville Pussy)" résume J.Winter le directeur du laboratoire. Selon les analyses préliminaires, la présence de testostérone en grand nombre ne serait pas étranger à cette découverte étonnante. La mise à disposition du clip "Breathe" avait déjà permis de multiplier par deux le niveau de satisfaction des auditeurs et l'intégralité des cinq titres enfin dévoilés, enregistrés et mixés à la maison, permettent de confirmer cette étude. 
Une ligne de conduite irrévérencieuse et rebelle qui ne fait que confirmer leur raison d'être et une saveur incomparable pour ceux qui auront l'ouverture d'esprit nécessaire. Particulièrement bien appréhendés et bourrés d'excellentes intentions, les références ne sont là qu'en filigrane et ce premier jet se disperse parfaitement bien dans la pièce et respire les saveurs d'antan. Voici ce que j'en pense personnellement !


Beer Bear Boar Prod.  

vendredi 14 novembre 2014

Compulsion - Brutal Errors


Aucune fioriture, ni de surenchère technique chiante et dégoulinante sur ce premier album de Compulsion. Le trio va à l'essentiel cherchant sans doute à revenir aux sources de leur style de prédilection. Malgré un côté simpliste et quelques approximations dû à l'auto-production, "Brutal Errors" se laisse apprivoiser dès la première écoute et le groupe privilégie l'efficacité à la technicité. Leur Death old school est accrocheur, redoutable et les mecs nous prouvent en huit pistes qu'ils n'ont franchement pas envie de rigoler. Musicalement, ils démontrent de belles dispositions et nous n'avons vraiment pas le temps de s'emmerder en écoutant un titre...car le suivant a déjà pris le relais ! C'est concis, explosif, sans temps morts et le chant méchamment hargneux de Fred est brut de décoffrage et bas du front. Les riffs sont massifs, écrasants et la pression est palpable du début à la fin. A chaque coup de grosse caisse, on a l'impression d'entendre le son scintillant d'une douille de 12mm qui tombe sur le sol. Un album solide donc contenant son lot de passages marquants, dilués dans un déluge de sonorités venus d'Outre tombe. Ils varient tout de même parfois leur propos (que ce soit au niveau des rythmes et des ambiances) mais la rupture d'anévrisme n'est jamais bien loin. La touche "roots" est bien présente, colle parfaitement avec le son qu'ils veulent développé et la présence de chaque instrument est bien équilibré. Avec cette galette, Compulsion ne baisse pas son slip, n'a pas la prétention de révolutionner quoi que ce soit et reste profondément planté dans ses convictions. Les gars ont bien appris la recette, c'est viril, ça sent le muscle et la profanation de sépulture. Du Rambo Metal 100% terroir qui tartine et qui donnerait la bougeotte à un cul-de-jatte...Stay Brutal Or Die !!! 

 
www.facebook.com/compulsor/timelime

3,5/5

 
arno Jaffré

jeudi 13 novembre 2014

[Live report] Angers Likes Metal - 8 novembre 2014


Belle affluence samedi soir du côté du Chabada (environ 600 personnes) pour cette première édition d'Angers Likes Metal durant laquelle se côtoyaient artistes confirmés (Dagoba, Zuul FX, Dysmorphic) et groupes angevins (War Machine, Ekthellion, Compulsion). Organisés par l'association CROM, cette soirée avait pour but de promouvoir les musiciens "locaux" et de proposer par la même occasion une affiche digne de ce nom rarement vu dans le Maine et Loire. Jugez plutôt :

On entre dans le vif du sujet avec les WAR MACHINE. Les mecs savent de quoi ils parlent et comme à leur habitude, foutent un sacré bordel ! C'est bien gras, rempli de cholestérol et malgré le fait qu'ils n'aient que 20 minutes pour convaincre, ils nous infligent une bonne correction. Tom au chant m'avouera ensuite avoir laissé quelques plumes la veille lors d'un concert au Mondo Bizarro à Rennes....rien ressenti pour ma part et leur Metal teinté de Rock & Roll est toujours aussi bon à entendre.

Le Pagan Metal a le vent en poupe et la présence d'EKTHELLION au menu des festivités ne surprendra personne. Ajouter à leur musique des touches de Death, un violon pour le côté folklorique et vous aurez saisi un peu l'ambiance proposé par ce groupe angevin formé en 2009. Venu s'agglutiner devant la scène, le public manifeste chaleureusement son enthousiasme et ne perd pas une miette de leur prestation. Bien que leur son soit parfois répétitif (c'est un avis personnel), il a le mérite de rassembler les foules et de faire suer son auditoire. A revoir un peu plus longuement !

Un instant de chaos bien senti ensuite avec COMPULSION qui nous délivre un Death Metal old school bien agressif et bien brutal. Leurs riffs épileptiques et enrichis à l'uranium nous tabassent direct les tympans et les protections auditives ne suffiront pas toujours. Une immense chape de plomb s'abat sur l'assistance et tout est réuni pour que l'on se fasse napalmisé. C'est intense, bestial, sans concession et on se prend un gros parpaing dans la tronche. 

Fin de la première partie et trois styles radicalement opposés qui prouvent la richesse du réservoir angevin et qui lancent la soirée de fort belle manière. 

Ne laissant aucune place à l'improvisation, DYSMORPHIC nous offre un set carré, irréprochable et monstrueux de technique. Les tourangeaux tournent à plein régime, nous donnent une belle leçon de maitrise, arrivent à nous accrocher direct et donnent tout d'entrée de jeu. L'équilibre entre agressivité et mélodie est bien pesé et les musiciens tous excellents sont bien en place. De son côté, le public est conquis, les vociférations ne cessent de se faire entendre et l'ambiance monte encore d'un cran.

Changement de plateau et c'est au tour des DAGOBA d'envahir la scène. L'énergie qu'ils déploient malgré l'heure tardive résonne dans tout le Chabada. Le batteur Franky Costanza semble avoir bien plus que quatre membres et Shawter au chant harangue la foule et réclame wall of death et circle pit. Dans une salle chauffée à blanc, les titres s'enchainent et le public est plus que réceptif à la musique distillé par le groupe. Les marseillais font honneur à leur réputation, nous infligent une vraie mandale et mettent tout le monde d'accord.

Encore une belle décharge d'adrénaline avec ZUUL FX...les fans sont bien chaud et ne se laisseront pas refroidir avant la fin du set. Steeve n'a bien entendu rien perdu de ses capacités vocales, qui sont toujours très impressionnantes, et le bougre a une sacrée présence scénique. Les spectateurs sont happés par leur performance et il serait peine perdue de compter les slams et pogos qui s'agitent en permanence. Encore une fois, le groupe donne une belle prestation qui semble conquérir un public désormais essoré. 

Soirée mémorable et pari réussi donc, ce qui m'amènera à me poser la question suivante, que certain(e)s vont également se poser : y aura t'il une seconde édition ? D'après l'organisation (et pas besoin de votes pour ça), c'est un grand OUI qui devrait l'emporter ! Nous voilà soulagé.

Un grand merci à l'association CROM, au Chabada, au public, à EMP, à Daily Rock France pour l'accréditation et aux groupes présents ce soir là ! 

arno Jaffré

jeudi 6 novembre 2014

Sticky Boys - Make Art


Le secret de longévité d'un groupe réside t'il dans sa discrétion ou par son manque de médiatisation ? Sur et certain que ce power trio parisien ne s'est même pas posé la question !
Leur contribution au rock & roll n'a rien de révolutionnaire mais leur style sans prétention déclenche l'enthousiasme, finit par s'insérer dans vos neurones et sollicite largement vos articulations. Puissance, efficacité et bonne humeur sont les maitres mots de cette deuxième livraison. Malgré des qualités incontestables, "This Is Rock & Roll" leur premier album souffrait à mon sens d'une certaine précipitation, la filiation avec la bande des frères O'Keeffe (Airbourne) étant trop palpable. "Make Art" quant à lui sonne parfois DIY (Do It Yourself) et amène du coup un soupçon d'authenticité bien agréable en ces temps où tout semble surproduit. Ils nous balancent un hard-rock direct renforcés par des relents punkisants, le chant est juste comme il faut et la paire rythmique sait moduler son interprétation et se transforme parfois en un véritable rouleau compresseur. Dans le style beaucoup de choses ont déjà été dites mais peu importe, le créneau de ces trois types branchés sur le 220 volt est de nous déverser un mélange de carburant, d'alcool frelaté et de poussière en variant les dosages selon les titres. Inutile de se prendre la tête avec un style qui ne l'exige pas n'est ce pas ? Dans le genre, ils démontrent une excellente maturité musicale (qui va de pair avec ce qu'ils ont à nous proposer) et on sent un groupe soudé, qui assure sans forcément se prendre au sérieux. A travers ces onze chansons, le groupe affirme avec force sa spontanéité, sa qualité de jeu et également son ouverture d'esprit. Des gars qui vivent le rock au sens large du terme avec honnêteté et sincérité.
Reste à espérer qu'en continuant à nous proposer des opus de cette trempe et à tourner dans nos contrées, ils finissent par se faire une place au soleil (si ce n'est pas déjà fait). C'est tout ce que nous souhaitons à ce groupe aussi talentueux qu'attachant.      

www.stickyboys.eu

arno Jaffré

dimanche 2 novembre 2014

Supertanker - Songs From The Ashes


Avec cette première sortie, le groupe parisien se fait plaisir et s'aventure vers des sonorités où s'acoquinent le Metal, le Stoner et le Grunge. L'écouter attentivement pour entièrement l'assimiler (et juger les chansons sans les préjugés qui pourraient en découler) est un conseil que je pourrais vous donner. 
Après un temps d'adaptation, les treize titres font leurs petits effets et même si Supertanker capitalise sur ce qui existe déjà, ils arrivent tout de même à nous offrir un peu d'air frais et s'en sortent plutôt bien. Malgré les relents de plus en plus malsains et congénitaux du Stoner et du Grunge (surtout flagrant au niveau du chant), "Songs From The Ashes" est une porte ouverte sur un arc-en-ciel de couleurs et de sensations et plusieurs sentiments, parfois contradictoires, s'enchainent au sein d'un même morceau. Tout cela aurait pu sonner creux voire pompeux mais il n'en est rien et ils entretiennent avec malice le malentendu. En renouant sporadiquement avec une hargne métallique tout en la domptant aux dimensions de cet opus, ils parviennent à déjouer les pièges où se sont embourbés certains qui souhaitaient absolument marier différents styles musicaux. Le tout est envoyé avec puissance, lourdeur et malgré que cela manque singulièrement d'audace, on savoure au fur et à mesure des écoutes ce qu'ils ont à nous proposer.
Un départ en trombe donc que viennent temporiser deux ou titres en dessous du reste et un album qui ne manquera pas de satisfaire les amateurs de guitares saturées et de production "rétro".


3,5/5

arno Jaffré

lundi 27 octobre 2014

[Live report] Festival Rock en Maine - Aigrefeuille (44) le 18 Octobre 2014

Le festival à ne pas louper dans la région ce week-end là avait lieu du côté d'Aigrefeuille, près de Clisson. Aucune comparaison avec le plus gros évènement de France consacré au Métal, la programmation étant beaucoup plus axée sur le Punk Rock. Pour cette 3ème édition, le record concernant la fréquentation sera largement battu avec 795 entrées payantes et nul doute que l'année prochaine ce sera encore le cas. Les raisons d'un tel succès ? La programmation tout d'abord avec des artistes confirmés toujours prêt à en découdre et des jeunes pousses qui ne se laissent pas impressionner par une telle affluence. Ensuite un prix attractif de 8€ qui ne laisse personne indifférent, une organisation sans faille dirigé par Fred et toute son équipe de bénévoles et quelques petites attentions (dont le café offert histoire de se requinquer avant de reprendre la route) que l'on ne trouve nulle part ailleurs. 
Sur le plan musical, la soirée débute avec OMAHAS (que je ne verrais pas malheureusement, étant en pleine interview avec Burning Heads) et d'après les échos que j'ai pu recueillir, c'est un groupe à suivre absolument. Ce n'est que partie remise messieurs.
Ils sont jeunes mais les ONE THOUSAND DIRECTIONS ont bien assimilé tous les codes du genre et bien appris leurs leçons. C'est carré, ça joue super bien et leur détermination fait plaisir à voir...et à entendre. Nous sommes pour la plupart déjà ravi de la tournure que prennent les évènements et ce n'est qu'un début. 
Le Punk festif des VILAINS CLOWNS retient direct l'attention et c'est parti pour un set endiablé où la bonne humeur est de rigueur. Malgré que l'on ne distingue pas toujours le chant en français, c'est un joyeux bordel qui s'installe salle des Richardières où a lieu ce festival.
La température monte, monte...et ce n'est pas l'apparition des SALES MAJESTES qui va refroidir l'assistance bien au contraire. Les récents changement de line-up n'ont rien changé à leur hargne et leurs revendications sont toujours d'actualité et bien légitimes. Le public en pleine ébullition se déchaine et ça pogote dans tous les coins. Certains iront même jusqu'à monter sur scène sous la surveillance efficace et discrète de la sécurité qui ne s'attendait sans doute pas à une telle effervescence.
Place maintenant aux expérimentés BURNING HEADS et à leur Punk Rock teinté de Ska et de Reggae. Le début du show est légèrement perturbé par quelques problèmes techniques mais ce n'est pas suffisant pour les déstabiliser et les orléanais se montrent à la hauteur de leur réputation. Le son est réglé au millimètre et les décibels dépassent régulièrement la dose prescrite. Les Burning Heads ne sont pas près de raccrocher les gants et font preuve d'une régularité dans la qualité qui force le respect. Une vraie démonstration tout simplement.
Il y a une fin à tout et la soirée s'achève. Le retour au bercail se fait dans la nuit et le sentiment d'avoir vraiment passé une agréable soirée prédomine avant toute chose. La saison 4 du festival Rock en Maine s'annonce prometteuse et ce n'est pas impossible que j'y retourne promener mes Converse...OÏ !

Remerciements à Fred pour son accueil, à tous les bénévoles de l'association Festi'Maine et à Daily Rock France pour l'accréditation.  

arno Jaffré

jeudi 23 octobre 2014

Flayed - Symphony For The Flayed


Imaginez un croisement entre Deep Purple et Black Stone Cherry...voici précisément comment je pourrais définir - en une interprétation forcément partisane puisque lié à un ressenti personnel - le style défendu par nos français de Flayed.
Et pour être encore plus explicite, j'y ajouterai une petite touche de blues rock pour alourdir le tout et nous enivrer d'un arôme bien agréable. Ce n'est pas un simple groupe en devenir mais bel et bien un groupe qui a su dès le début se forger une identité à travers une musique facile d'accès mais sacrément entrainante et percutante. Sur le plan sonore, c'est réussi de bout en bout et outre l'expression musicale superbement épaisse de ce premier effort, le talent avec lequel le vocaliste Renato sublime chaque morceau de ce manifeste est à souligner. Il transcende littéralement les musiciens qui l'accompagne et sa voix ne tombe jamais dans l'excès. Ces six garçons nous proposent dix titres qui tiennent la route, qui attirent et qui captivent d'emblée sans aucune explication...ou presque. Les bons morceaux se succèdent, forment un ensemble très cohérent et possèdent une véritable énergie capable d'aller séduire le public rock dans son intégralité. Que dire d'autres face à un plaisir aussi évident ? Aussi immédiat ? Qu'il existe une réelle intelligence dans les compositions et une bonne maitrise des instruments, qu'ils disposent d'un sens aigü de la chanson qui fait taper du pied, que les parties de six cordes sont soignées et qu'ils sont très respectueux de la culture américaine qui les inspire.
Difficile en effet de s'ennuyer et il me semble tout naturel à l'écoute de ce "Symphony For The Flayed" de laisser vagabonder son imagination et d'imaginer ce que pourraient donner ces morceaux sur scène. Un très bon groupe, un très bon album...déjà ! 


4/5

arno Jaffré 

mercredi 22 octobre 2014

[interview] Lafayette - Octobre 2014


De passage à Angers dans le cadre de leur tournée "TN Motor tour", j'ai eu l'opportunité de m'entretenir avec le groupe parisien Lafayette. Un duo (accompagné sur scène d'un excellent batteur Franck Amand) que je vous recommande chaudement vu la qualité de leur prestation ce soir là.

Daily Rock France : Votre groupe est né à Los Angeles en 2007 et vous avez enregistré votre premier album en 2009, Qu'est ce qui vous a réuni ?

Lafayette : En fait, on faisait déjà de la musique ensemble avant et l'envie de monter ce projet s'est fait tout naturellement. Nous avions envie de faire quelque chose de rock et nous avons donc écrit des chansons dans ce sens. Et c'est lors d'un voyage à Los Angeles que nous avons vraiment pris le temps de concrétiser le tout et d'enregistrer cet album.

Daily Rock France : On vous classe parfois dans la catégorie Stoner, parfois dans le Rock Garage, parfois dans le Rock seventies...Qu'est ce qui vous convient le mieux ?

Lafayette : Je crois que c'est un mélange de tout ça en fait (rires). A la base, nous étions cinq et les influences de chacun ont joué sur notre musique, et c'est pour cela qu'il existe chez nous ce mélange un peu Stoner, un peu Heavy. Aujourd'hui, on va dire que nous sommes plus proches d'un son un peu plus "Garage". Nous voulions faire simple et épuré comme ont su si bien le faire les Black Keys ou bien les White Stripes par exemple. Ce sont des groupes que nous aimons et cette formule est vraiment celle vers où nous voulions nous diriger pour ce nouvel album.  

Daily Rock France : D'où vous vient cette attirance pour les Etats-Unis ?

Lafayette : De la musique...de nos influences musicales qui sont là-bas ! Nous avons grandi avec ces influences américaines et d'ailleurs, le fait de chanter aussi en anglais est venu tout naturellement.

Daily Rock France : Et pour le son des années 70 ?

Lafayette : C'est la musique avec laquelle nous avons grandi et que l'on a écouté le plus souvent. Que ce soit Rock, Soul, Blues, les années 60 et 70 ont été parmi les plus intéressantes à tous les niveaux. Il y régnait une créativité débordante et tous ces artistes qui nous ont donné envie de faire de la musique d'une manière authentique et vraie sont issus de cette période.

Daily Rock France : Pourquoi le choix de Nashville pour enregistrer votre album "TN Motor" ?

Lafayette : Nashville car les Black Keys, Jack White sont installés là-bas et il existe à cet endroit une énorme culture musicale. Les gens sur place travaillent encore en analogique et obtiennent ce son sale -à l'ancienne- que nous recherchions. Nous aurions pu le faire à Paris mais le fait de s'immerger entièrement dans cette ville nous a beaucoup plu et c'était vraiment un bon trip. Nous avons notamment travailler avec le producteur du dernier Alabama Shakes que nous avions adoré. Un album, c'est aussi un voyage, une histoire et le fait d'avoir été l'enregistrer à Nashville, c'est tout cela à la fois.

Daily Rock France : Vous avez enregistré cet album d'une traite, une sacrée prise de risque non ?

Lafayette :  C'est ça qui est bon justement (rires). Il ne faut pas trop réfléchir et lorsque l'on fait ce genre de musique, il ne faut pas trop se poser de questions, y aller à fond et c'est ce qu'on a fait. On est parti faire cet album déjà sans bassiste...et le risque était présent. Et autant prendre des risques jusqu'au bout ! On est parti loin, enregistrer avec un mec que l'on ne connaissait absolument pas et nous sommes vraiment fiers du résultat.

Un grand merci à Franck, Nathalie et au t'es Rock à Angers où a été réalisé cette interview.

arno Jaffré

mardi 21 octobre 2014

Cadillac Corrida - Enter The Arena


Avec cette première galette, les français de Cadillac Corrida nous entrainent dans leur univers peuplé de titres rythmés qui chahutent et de balades romantiques qui bouleversent.
Douze chansons qui nous permettent de faire le tour du propriétaire et qui surfent sur quelques références notables. Ils mélangent leurs influences avec intelligence, le chant est séduisant, la basse prédomine parfois pour notre plus grand bonheur et les chœurs nous renvoient tout droit vers la fin des eighties. Ils ont le goût du riff métallique sans pour autant délaisser le sens de la mélodie et dans l'ensemble, c'est accrocheur, efficace et ça swingue un max. Tout est carré sans être uniforme et si on reste dans un registre hard rock musclé et mélodique, le ton peut-être aussi bien heavy. Certes, cet opus comporte quelques maladresses et malgré un équilibre précaire par moment, le résultat reste d'une excellente qualité. Un ou deux titres sont bien dispensables mais cela ne doit pas vous empêcher de réserver un bon accueil à ce premier disque qui devrait se bonifier au fur et à mesure des écoutes. 
Au final, un album plaisant et varié à souhait qui devrait plaire aux fans de la N.W.O.B.H.M (New Wave Of British Heavy Metal).    

3,5/5

arno Jaffré

jeudi 16 octobre 2014

[interview] Triggerfinger - Octobre 2014


En marge du concert qu'ils donnaient le soir même au Chabada à Angers, les belges m'ont accordé quelques instants et ont répondu volontiers à mes questions. Ils m'ont ensuite invité à trinquer avec eux et m'ont proposé...de la Stella Artois (!) Un peu chauvin les Triggerfinger ?

Daily Rock France : Vous êtes en pleine tournée française actuellement, comment allez-vous et comment se passe cette tournée ?

Triggerfinger : Jusque qu'ici, tout se passe super bien et entre nous aussi. En fait, ça va mieux car nous étions tous un peu malade. Dans le tour bus, les microbes circulent librement et du coup, on a tous chopé une petite grippe (rires). Les petites salles où nous jouons sont vraiment très agréables, il faut dire que c'est là ou nous nous sentons le mieux. Tu vois bien les gens, il y a un échange sincère entre nous et nous faisons de notre mieux pour les satisfaire. Nous avons beaucoup de dates un peu partout en Europe et tout se passe pour l'instant à merveille. 

Daily Rock France : Quels souvenirs gardez-vous de tous ces concerts ?

Triggerfinger : Tu veux dire en France ?

Daily Rock France : Pas spécialement, partout où vous jouez !

Triggerfinger : On a constaté que jouer en France comporte quelques avantages car le public est différent. Je veux dire par là que lorsque nous jouons un morceau un peu plus calme, il écoute attentivement et ne se disperse pas. Dans d'autres pays, les gens discutent où vont boire une bière (rires). Il y a le foot aussi car nous aimons beaucoup ça et les équipes françaises sont bien réputées en Europe. La chaleur humaine est importante aussi et plus nous descendons dans le sud et plus les gens sont chaleureux.

Daily Rock France : Et le public belge alors ?

Triggerfinger : Quand tu es un groupe belge, ce n'est pas le public le plus facile. Si tu es américain ou anglais, oui cela se passe plutôt bien. Il y a beaucoup de groupes chez nous et tout le monde connait tout le monde. Lorsque tu joues quelque part, les gens attendent de voir ce que cela va donner et passent d'un groupe à l'autre. Ici, les gens viennent au concert pour prendre du bon temps et pas forcément pour te juger.  

Daily Rock France : Dans quel pays y a t'il le plus d'ambiance selon vous durant vos concerts ?

Triggerfinger : Les ambiances sont différentes selon les pays. Lorsque tu joues en Hollande, tu as l'impression d'être dans un stade de foot car c'est vraiment bruyant...et dès que l'on joue un morceau un peu plus calme, on entend plus personne (rires). En Allemagne aussi, ils sont très attentifs et si ils aiment, ils font beaucoup de bruit. En général, nous sommes satisfaits des endroits où nous passons car il y a beaucoup d'énergie. Cela peut venir aussi de nous car il peut y avoir un problème au niveau du son, du matériel mais le public en général est très généreux.

Daily Rock France : Vous n'avez pas trop chaud dans vos costumes lorsque vous êtes sur scène ?

Triggerfinger : Oui, mais ce n'est pas grave (rires). Le "problème" en France, c'est qu'il y a beaucoup de climatisation dans les salles et nous ne sommes pas habitués. Avant hier, nous avions froid sur scène et ça, c'est horrible. La chaleur, c'est bien pour jouer ! Lorsque tu as froid, c'est comme si tu ne faisais rien. Il faut mouiller le costume tu vois (rires).  

Daily Rock France : Votre nom veut dire il me semble "le doigt sur la gâchette", vous voulez viser ou tuer quelqu'un en particulier ?

Triggerfinger : (rires) Non absolument pas, nous sommes très sages ! Le nom sonne bien et cela donne une certaine image de nous. Il ne faut pas chercher plus loin je crois.

Daily Rock France : Le trio vous va plutôt bien, ne serait ce pas la formule idéale pour jouer du rock ?

Triggerfinger : Pour l'instant oui ! Lorsque nous jouons tous les trois, chacun est à sa place et tout roule. Nous avons essayé quelques touches de keyboards mais c'est tout. Quand tout va bien sur scène, c'est juste magique et inutile de rajouter quoi que ce soit.

Daily Rock France : Un seul mot pour décrire l'aventure Triggerfinger ?

Triggerfinger : Aventure justement (rires). La passion...et la tension aussi parfois. On a besoin de cela pour écrire des chansons que ce soit pour la musique mais aussi pour les mots.

Daily Rock France :  Connaissez vous des blagues sur les français ?

Triggerfinger : Oui bien sur (rires). Nous connaissons plus de blagues sur les hollandais et sur les allemands mais ce ne serait pas honnête de notre part de les raconter ici. Les belges ont de l'humour et sont aussi très fiers...peut-être trop parfois. Un peu comme les français quoi (rires). Ce qui me dérange en fait, ce sont les blagues sur les belges qui sont un peu stupides. En fait on nous pose cette question très souvent, à savoir pourquoi y a t'il autant de blagues sur les belges (Monsieur Paul me regarde et éclate de rire).

Daily Rock France : Vous êtes plutôt Jacques Brel ou Jean Claude Vandamne ?

Triggerfinger : Tous les deux (rires). Ce sont deux compatriotes totalement différents...et comment parler de Jacques Brel ? Un grand Monsieur tout simplement et un interprète exceptionnel ! Sinon, quand tu connais l'histoire de Jean Claude Vandamne, tu ne peux avoir que du respect. On peut ne pas aimer ses films mais il est parti sans un sou et à réussi à être une star dans ce qu'il fait. C'est fantastique !  

Daily Rock France : Un album culte à nous faire découvrir ?

Triggerfinger : Le groupe qui nous a réuni et qui nous a soudé s'appelle Black Market. D'ailleurs le producteur de notre dernier album Greg Gordon a travaillé avec eux il y a très longtemps et c'est vraiment une coïncidence que nous l'ayons rencontré. Il a aussi produit un autre groupe belge The Black Box Revelation et nous étions impressionné du son qu'il pouvait donner à notre musique. Depuis, c'est devenu un ami...

Remerciements à Ruben Block, Mario Goossens, Monsieur Paul, à la salle de concert le Chabada à Angers et à la maison de disque Verycords.

arno Jaffré 

mercredi 15 octobre 2014

Crobot - Something Supernatural


La toute nouvelle signature de chez Nuclear Blast s'appelle Crobot et nous vient des Etats-Unis, de Pottsville en Pennsylvanie pour être exact. Leur premier opus possède un véritable cachet musical et les groupes auxquelles on pourrait les comparer se nomment Wolfmother, Zodiac et Rainbow.
La section rythmique offre au groupe des fondations solides, l'album est varié, explore de nombreux horizons musicaux et le son analogique sans doute pour plus d'authenticité a été privilégié. Le tout au service d'un hard-rock bluesy classique et ultra efficace. Le pari est-il gagné ? En partie seulement car ils n'atteignent pas le niveau des trois groupes cités un peu plus haut malgré un son résolument authentique. Le groupe pourtant voit large, dispose d'un bon potentiel et à vraiment la capacité de nous pondre des brouettes de bons titres. Un album presque réussi de bout en bout, si ce n'est à regretter une certaine redondance dans les propos à partir du sixième titre (sur les onze que compte cette galette). Ils réutilisent en fait les structures qui ont fait recette au début de l'album et cela manque d'un coup d'originalité. Qu'en est-il au niveau des compositions ? C'est tout simplement excellent et les gars ne font presque aucune erreur de parcours.
Selon mon horoscope, nous devrions les voir très bientôt en Europe et vu le style pratiqué, le déplacement risque d'être obligatoire.       


3,5/5

arno Jaffré

dimanche 5 octobre 2014

The Lords Of Altamont - Lords Take Altamont


Les Lords Of Altamont sont nés sur les cendres encore fumantes d'autres groupes (dont les Fuzztones) et ont pour leader Jake "The Preacher" Cavaliere, un chanteur longiligne tatoué de la tête au pied et qui en live malmène son orgue de façon assez violente tout en lui faisant honneur. Ce combo originaire de Los Angeles est l'archétype du rock & roll band faisant une fixation sur le rock garage des sixties, et s'est doté d'un nom (sans doute par pur provocation) qui évoque le festival d'Altamont organisé en 1969 et qui malheureusement se terminera par la mort d'un jeune noir, le service d'ordre étant assuré ce soir là à grands coups de poings et de couteaux par des Hell's Angels locaux. A l'affiche de cet évènement en pleine période hippie : Santana, Flying Burrito Brothers, Jefferson Airplane, Crosby - Stills - Nash and Young et les Rolling Stones pour clôturer la soirée.
Repris à la sauce heavy garage, certains titres de ces groupes légendaires retrouvent une seconde jeunesse et les Lords Of Altamont prennent le soin d'épicer le tout avec le talent qu'on leur connait. Abrasif et brûlant comme un laser sur un tatouage, tout se joue ici à l'instinct et avec beaucoup de sincérité. Ils puisent leur énergie aussi bien du côté des Stooges que des MC5 et pour cet album en forme d'hommage, aux Rolling Stones. Signé sur le label parisien Fargo Records (The Bellrays, Sallie Ford & the Sound Outside, Neal Casal...), les Lords sont une sorte d'ovni et possèdent l'urgence des Ramones, leur musique étant toujours sur le fil du rasoir en équilibre instable entre riffs bruyants et chant habité par le démon. Jake Cavaliere envoie toute la sauce dès que les premières mesures commencent à tomber...c'est puissant, racé, sauvage et sa carotide est prête à exploser à tout moment. Un personnage à lui tout seul et une dégaine d'1m80 qui inspire le respect. Les guitares saturées et la rythmique imperturbable donnent immédiatement le ton et l'orgue renforce avec brio l'esprit vintage. Tous les titres sont liés par de véritables références avec tous les ingrédients incontournables que cela implique et ça sent bon le cuir, la graisse et le perfecto. Pas entendu un si bel hommage depuis bien longtemps et bien que ce groupe ne doit rien évoquer aux auditeurs de NRJ ou aux lecteurs des Inrocks, ce gang de la cité des anges est à suivre de très près.
Quatre musiciens aux mines patibulaires prêts à cramer des amplis que vous pourrez retrouver prochainement car ils seront en France à partir du 15 Octobre. A déconseiller bien évidemment à tous ceux pour qui la musique est un long fleuve tranquille. Attention, concerts du genre virulents...bienvenue en enfer ! 


4,5/5

arno Jaffré      

jeudi 2 octobre 2014

Iron Bastards - Wasteland


Une des intentions musicales du groupe est, je cite : "17 minutes de rock 'n' roll à vous péter les cervicales" et je dois dire qu'effectivement, il y a des nuques qui vont prendre cher !
L'influence principale d'Iron Bastards n'est autre que Motörhead (preuve que les gars ont bon goût) et à moins d'avoir du cambouis dans les oreilles, difficile de dire le contraire. J'ajouterais quelques notes empruntées aux norvégiens de Chrome Division en début d'EP pour boucler le tout. Le format de courte durée a été privilégié, les titres déboulent sans crier gare et leur rock huileux est joué dans la simplicité, le feeling, la puissance et possède un côté primitif et immédiat. Alors bien évidemment c'est la crise, l'originalité est en rupture de stock, mais peu importe...les strasbourgeois n'ont pas inventé la poudre mais savent la faire parler et la maitrise est totale. Que demander de plus ? Bien servi par une voix purement rock & roll "Wasteland" ne devrait pas décevoir les excités du style et comme une infirmière un peu frivole, une envie de sauter partout devrait vous prendre bien malgré vous. On croirait que Lemmy Kilmister, Philty "animal" Taylor et "Fast" Eddie Clarke ont supervisé la production, c'est dire !
Résultat, le contrat est largement rempli et les mecs tiennent leurs promesses. L'épreuve du live ne sera sans doute qu'une formalité et on va attendre sagement qu'ils dégainent quelques cartouches supplémentaires histoire d'en avoir davantage à se mettre dans les gencives.

4/5

arno Jaffré

lundi 22 septembre 2014

[preview] festival Rock en Maine 3ème édition

Pour cette nouvelle édition de Rock en Maine qui se déroulera le samedi 18 Octobre prochain, vous retrouverez sur scène : Omahas, One Thousand Directions, Les Vilains Clowns, Les Sales Majestés et Burning Heads. Une programmation résolument punk rock qui devrait plaire à beaucoup et qui fait la différence par rapport aux nombreux festivals qui se déroulent dans la région. Passé par Aigrefeuille-sur-Maine, Los Tres Puntos, Justine(e) et Les Ramoneurs de Menhirs pour ne citer qu'eux, y ont déjà mis le feu.

Avec un style énergique, OMAHAS fusionne un rock puissant au punk rock avec le groove du hip hop. Le power trio n'a qu'une seule idée en tête : enflammer la scène et partager sa musique. C'est eux qui le disent et on a hâte de voir ça de plus près.

ONE THOUSAND DIRECTIONS n'y va pas par quatre chemins pour nous assommer de leurs riffs ravageurs et de leurs mélodies tranchées dans le lard. Voilà qui promet une belle bagarre du côté de la salle des Richardières.

N'hésitant pas à crier tout haut ce que les autres pensent tout bas, LES VILAINS CLOWNS jouent un rock & roll crade et dégueulasse. Si vous voulez votre dose hebdomadaire de méchanceté, vous savez ce qu'ils vous restent à faire.

LES SALES MAJESTES sont musicalement influencés par le punk anglais première génération. Et finalement, on a autant de raisons (sinon plus) de faire du punk aujourd'hui qu'en 1977 ! Entièrement indépendants et producteurs de tous leurs albums, ils seront présents pour nous délivrer un show dont eux seuls ont le secret.

Au mois de juin dernier, ils martyrisaient la Warzone du Hellfest et ceux qui étaient présents ce jour-là savent de quoi ces quatre lascars sont capables. Séance de rattrapage le 18 Octobre pour voir en live les BURNING HEADS au sommet de leur forme. Leur réputation n'est plus à faire...alors vous attendez quoi pour réserver votre place ?

Infos pratiques :

- Lieu : salle des Richardières à Aigrefeuille-sur-Maine (44)

- Horaires : à partir de 19h30

- Tarifs :  8€ sur réservation (www.moxity.com) ou 10€ sur place

arno Jaffré

dimanche 21 septembre 2014

War Inside - Welcoming The Crow


A mi-chemin entre le Black et le Death Metal, les cinq musiciens de War Inside réussissent à trouver un bon équilibre et nous prouvent (et à ceux qui en doutaient encore) si besoin est que la vitalité de la scène hexagonale n'est plus à prouver.
Articulé autour d'un son plutôt classique dans le genre, ils ne révolutionnent rien dans le style mais le font d'une manière irréprochable...et ça, c'est déjà fort appréciable ! Les ambiances sont bien "evil", les changements de rythme assez variés pour retenir l'attention et les passages les plus rapides poutrent bien. Leur musique est rugueuse, superbement bien maitrisée et cela leur permet de donner au groupe une identité puissante dès les premières notes. Les morceaux possèdent une aisance rythmique, une implacable logique et le résultat obtenu est cohérent et accrocheur. Tout en diversifiant les enchainements, ils offrent aux amateurs de violence toutes les variations d'émotion que peut véhiculer ce genre de musique, et sans être forcément novateur et original, ils nous proposent sept titres puissants avec une réelle efficacité. Au final, l'impression auditive est bien réjouissante et ils se permettent même de donner au passage une jolie leçon aux anciens qui les ont influencés. 
Du Metal extrême bien en place du début à la fin et un parpaing en pleine poire à faire pâlir d'envie certaines formations. Un départ tonitruant de la part des nantais et un skeud à se procurer au plus vite.
 

4/5

arno Jaffré 

lundi 15 septembre 2014

[interview] War Inside - Septembre 2014


Une participation au Hellfest en 2013 puis un album (sorti au mois de mai dernier) qui a déjà fait parler de lui, il ne m'en fallait pas beaucoup plus pour m'intéresser à ce groupe très prometteur. War Inside au grand complet a répondu à mes questions :

Daily Rock France : Votre concert au Hellfest en 2013 a attiré du monde...quel souvenir gardez-vous de ce show et quel est votre avis sur ce festival ? 

War Inside : (Thomas) C'était super bien et on ne s'attendait pas à avoir autant de monde. C'était aussi une grande première pour nous de faire une scène aussi grande. Un super souvenir donc et l'occasion d'être filmé pour avoir un clip à proposer. Un support qui va nous permettre de démarcher entre autre les labels et qui nous encourage à continuer dans cette voie. En fait, concernant notre participation, tout est parti d'une démo que nous avons envoyés à l'organisation. Ils ont accrochés sur notre son et voilà (rires). Sinon, c'est vraiment un putain d'évènement !!! 

Daily Rock France : Avez-vous personnellement fait quelques festivals cette année ?
 
War Inside : (Thomas) Aucun !
(Mathieu) J'ai participé au Motocultor et c'était bien cool ! Toujours une bonne ambiance et beaucoup plus convivial que le Hellfest bien évidemment. Même si la programmation était selon moi moins intéressante cette année, j'y suis retourné avec grand plaisir.
 
Daily Rock France : Un festival ou bien une salle où vous aimeriez jouer ?
 
War Inside :  (Mathieu) Le Neurotic Deathfest à Tilburg en Hollande qui est sans doute la mecque du Brutal Death...et le Hellfest 2015 mais cette fois ci sur la Altar (rires).
(Thomas) Le Hellfest ou le Motocultor. Mais tous les festivals qui voudront bien de nous, on y sera (rires).
 
Daily Rock France : Votre album "Welcoming the Crow" est sorti au mois de mai dernier, quels ont été les retours concernant ce 1er opus ? 
 
War Inside : (Thomas) Ils ont été assez bon en fait et nous avons eu la chance d'avoir une très belle chronique dans Rock Hard. Nous avons fait la même démarche que pour le Hellfest et nous avons balancés notre album à la direction de ce magazine. Ils ont beaucoup aimés et nous avons loupés de très peu d'être "album du mois" car nous ne sommes pas signés par un label. C'est hyper gratifiant et ça fait vraiment plaisir en tout cas.
 
Daily Rock France : Les points forts de ce disque et les points faibles qui seraient à améliorer pour la suite ?

War Inside : (Edouard) Pour moi le son et la production sont les points forts de ce disque et concernant les points faibles, pour l'instant, je n'en vois qu'un : la durée. Il ne fait qu'environ 35 mn pour 7 titres !
(Thomas) 2 ou trois pistes de plus, cela aurait été vraiment bien et pour le prochain, on va bosser pour ça.

Daily Rock France : Avez-vous d'ailleurs commencé à réfléchir à un successeur de "Welcoming the Crow" ?
 
War Inside : (Nico) On est pleine phase de composition et nous avons déjà 4 ou 5 morceaux qui tiennent la route. Nous en jouons certains en live pour les tester et cela nous permet de compléter la set list.
(Edouard) On espère sortir quelque chose d'ici 2016 au moins. Pour l'instant, notre but est de tourner pour défendre cet album et de chercher un label qui pourrait nous accueillir.
(Thomas) Un label qui pourrait nous caler des dates et nous faire tourner au maximum. On fait les démarches nécessaires en espérant qu'elles aboutissent rapidement.
 
Daily Rock France : Les influences majeures de War Inside ?

War Inside : (Mathieu) Francky Vincent, la Compagnie Créole...et Dorothée (rires)
(Thomas) On a chacun en fait des influences différentes dans le monde du métal, que ce soit du Black, du Brutal Death ou autre...On fait un mélange de tout ça qui nous convient et qui je l'espère plait aussi au public.
 
Daily Rock France : Est-ce que ces influences vont évoluer avec le second album ?
 
War Inside : (Thomas) Le but n'est pas forcément de faire un truc radicalement différent mais bien sur il peut y avoir une évolution.
(Nico) C'est possible qu'il soit un peu plus technique mais le tout restera quand même dans la même veine. On verra où le vent nous portera !
 
Daily Rock France : Quelles sont vos prochaines dates ?
 
War Inside : (Mathieu) On participe au Muscadeath qui se déroule à Vallet près de Clisson le 27 Septembre prochain.
(Thomas) C'est la seule que nous ayons pour l'instant et nous sommes donc à la recherche de dates. On lance d'ailleurs un appel à toutes les organisations de France (rires). On a eu la chance d'accompagner le groupe Belphégor sur deux dates dont une au Divan du Monde à Paris et c'était vraiment génial. On aurait jamais pu imaginer ça il y a quelques temps et nous aimerions renouveler l'expérience tu t'en doutes !
 
Daily Rock France : Je vous laisse carte blanche pour le mot de la fin... 
 
War Inside : (Thomas) Achetez notre CD...en espérant qu'il vous plaise (rires).
(Mathieu) On espère faire beaucoup de concerts et sortir le plus possible de notre région. 
(Thomas) Défendre aussi notre album le plus possible et faire une tournée d'au moins 1 semaine / 15 jours, ce serait cool ! Et pour nous contacter, une seule adresse : thisiswarinside@gmail.com
 
Remerciements au groupe WAR INSIDE, à l'association CROM et au pub LE BARFLY où a été prise la photo.

arno Jaffré 
 

dimanche 14 septembre 2014

Sixx : AM. - Modern Vintage


La formation de Sixx AM remonte à 1997 et rassemble Nikki Sixx (Mötley Crüe), DJ Ashba (Guns N' Roses) et James Michael (chanteur, producteur...).
Ces trois musiciens talentueux évoluent dans un registre rock agrémenté de nombreuses harmonies. On peut en conclure sans que cela ne choque personne que la musique de Sixx AM se situe à la croisée des chemins de Nickelback, Muse, 30 Seconds To Mars...et Billy Joël ! En toute honnêteté et malgré les nombreuses qualités de cet album, je dois dire que je reste vraiment mitigé sur le résultat final. Voulant sans doute se démarquer à tout prix de ce qu'il fait avec le "Crüe", Nikki Sixx donne un aspect plus moderne à sa musique mais l'écart de température entre les morceaux est beaucoup trop grand. Sixx, Drugs & Rock & Roll ? Pas vraiment ! Même si la production est de qualité et que les titres de ce nouvel opus possèdent le même professionnalisme que sur "This is Gonna Hurt" leur précédent méfait, ceux-ci ont beaucoup moins d'impact et sonnent beaucoup trop mainstream à mon goût. Pourtant, il n'y a rien à redire sur les lignes de chant de James Michael toujours excellentes, sur la guitare de DJ Ashba qui est carrée et mélodique et sur la basse de Nikki Sixx toujours imparable mais le tout est aseptisé, mou du genou et semble destiné au seul marché américain. 
Même la reprise "Drive" jouée à l'origine par The Cars est à l'opposé de ce que l'on peut attendre d'un groupe pareil. Aussitôt écouté, aussitôt oublié...sortie de l'album le 06 Octobre prochain, à vous de juger !
 
 
2,5/5
 
arno Jaffré