Après avoir assisté à un de leurs concerts, l'envie d'en savoir un peu plus sur ce groupe très prometteur m'a incité à leur proposer cette interview. Rencontre avec un duo qui devrait faire parler de lui dans les mois à venir !
Daily Rock France : Une présentation peut-être ?
Scarlet : (Dorota) je chante et je joue de la guitare dans le projet Scarlet.
(Romain) je suis guitariste, je chante aussi et nous sommes les deux membres fondateurs du groupe qui existe depuis trois ans déjà !
Daily Rock France : Scarlet est un groupe à part entière mais un duo se dégage immédiatement de vos prestations en live...vous aviez besoin d'autres musiciens pour développer vos idées ?
Scarlet : (Dorota) En fait, on a commencé le projet à deux et notre idée de départ était de nous entourer de trois, quatre ou cinq musiciens. On a essayé beaucoup de choses et le line-up a changé de nombreuses fois. En ce qui nous concerne, nous nous sommes rencontrés il y a sept ans lorsque nous avons commencés à faire de la musique. Au fur et à mesure, nous avons travaillés avec d'autres musiciens et aujourd'hui, Scarlet reste tout de même un duo. Nous avons toujours travaillés en binôme et même si sur scène nous sommes entourés d'autres musiciens, le projet artistique vient de nous deux. On reste la base et nous sommes accompagnés sur scène...voilà !
Daily Rock France : Cela ne pose aucun problème ?
Scarlet : (Dorota) A partir du moment où les choses sont claires dès le départ, aucun souci. Après tous les groupes ont leurs petites histoires mais pour l'instant, cela fonctionne très bien comme cela.
Daily Rock France : Quelles sont les influences musicales du groupe ?
Scarlet : (Romain) Alors bien sur il y a The Kills.
(Dorota) D'ailleurs, tout le monde nous compare à eux.
(Romain) Et il y en a d'autres plus anciennes comme le Velvet Underground ou des choses un peu plus psychédélique comme Jefferson Airplane. Dandy Warhols aussi que nous aimons bien.
(Dorota) On essaye en fait au bout d'un moment d'oublier nos influences pour créer notre propre musique mais elles sont à la base de tout en fait.
Daily Rock France : Pour le prochain album (qui devrait sortir au mois de septembre/octobre), vous allez œuvrer dans le même style ou tenter quelques changements ?
Scarlet : (Dorota) C'est une surprise (rires). Effectivement, on essaye de s'éloigner de plus en plus de The Kills. Ce que nous proposons déjà sur scène démontre que nous ne voulons plus être la copie conforme de ce groupe et nous nous dirigeons maintenant vers quelque chose de plus rock garage du genre Black Rebel Motorcycle Club. C'est un groupe qui nous influence beaucoup en ce moment et nous y apportons une petite touche de psychédélisme. Le son du coup va être plus brut et sonner autrement.
(Romain) Les derniers albums de The Kills sont de plus en plus produits et nous voulons nous approcher de ce qu'ils faisaient surtout à leur début...Sans trop d'arrangements ! Un retour au source en fait.
Daily Rock France : Vous avez donné plusieurs concerts ces dernières semaines, que préférez-vous ? Le travail en studio ou l'exécution de vos morceaux en live ?
Scarlet : (Dorota) Les deux sont intéressants...mais ce n'est pas du tout la même expérience.
(Romain) Moi je préfère la scène, c'est sur ! Ensuite, le studio selon les groupes c'est très différent (Il joue parallèlement dans un autre projet : Eagles Gift). Dans Scarlet, c'est plutôt cool car nous proposons tous les deux...et nous n'avons pas vraiment de méthode. Selon ce que nous sommes en train de créer, cela ne fonctionne jamais pareil. Nous allons parfois chez des potes qui ont un studio et ensuite nous revenons dans le notre et j'aime beaucoup cette façon originale de procéder. Ensuite, c'est vrai que le partage avec le public est un aboutissement en soi.
(Dorota) La composition est un moment très excitant aussi ! le live, c'est un peu l'exécution de ce que nous avons à proposer, il y a un partage d'énergie et ce n'est donc pas la même sensation. Moi j'adore les deux en fait !
Daily Rock France : Le crowdfunding (financement participatif d'internautes) se multiplie depuis deux ou trois ans, quelle est votre position là-dessus ?
Scarlet : (Dorota) On en a jamais profité !
(Romain) En fait pour l'enregistrement, nous avons notre propre studio. Du coup, cela ne nous coûte pas trop cher. Pour le pressage de l'album, bien que nous n'en soyons pas encore là, nous sommes déjà sur le coup. Nous avons également développer un petit label...et je trouve sympa aussi de se débrouiller seul et d'aller chercher le budget nécessaire. Alors, c'est vrai que si il nous manquait une somme pour tout boucler par exemple, nous serions peut-être obligé d'y passer.
(Dorota) On a aussi toujours appréhender sur le fait d'inciter les gens à payer. On a peut-être tort de ne pas en profiter mais jusqu'à présent, nous n'avons jamais eu le besoin de le faire. Ensuite, c'est tout un système, toute une organisation, il faut tout mettre en place et avoir des idées à proposer. Ce n'est pas simplement "donner nous des sous" et vous serez cool mais il faut aussi une contrepartie que ce soit sous la forme d'un opus ou autre chose.
Daily Rock France : Vous avez déjà sorti 2 EP...l'album à venir sera un mélange des deux ?
Scarlet : (Romain) Que du neuf ! Et il s'inscrira dans la continuité du clip que nous avons déjà sorti l'année dernière...
Daily Rock France : Vous avez d'autres projets il me semble parallèlement à Scarlet ?
Scarlet : (Dorota) Je n'ai que des projets de reprises et quelques compositions sur le feu mais je n'en parle pas car il n'y a rien de précis pour l'instant.
(Romain) Il y a Eagles Gift que j'ai créé car j'aime beaucoup le côté psychédélique...que je ne pouvais pas mélanger au son garage de Scarlet car cela aurait pu paraitre bizarre. J'avais vraiment besoin de fonder un groupe dans ce style et je me suis mis à la recherche de musiciens et tout s'est enchainé. Nous avons eu la chance de jouer en off du festival Levitation à Angers. Des américains étaient présents et nous ont invités à jouer chez eux à Austin au Texas lors d'un autre festival...et c'était assez énorme !
Daily Rock France : Votre titre "London Remedy" a été proposé sur le site de la grosseradio.com et va peut-être vous permettre de participer au festival Sziget en Hongrie (au côté de Queens Of The Stone Age / Prodigy / Placebo...), qu'en est-il de cette participation ?
Scarlet : (Dorota) Alors en fait, c'est déjà fait et nous n'avons pas été retenu...j'ai jeté un œil sur le site, j'ai consulté les résultats et nous ne sommes pas dans les derniers finalistes. Il y avait tout de même plus de 400 groupes de toute la France et tous les styles étaient représentés.
Daily Rock France : Vous avez notamment assuré la première partie de The Stranglers au Bol d'Or en 2012, ça fait quoi de jouer avant un groupe culte comme celui là ?
Scarlet : (Dorota) Tout simplement, ça fait du bien (rires). C'est un groupe mythique que tout le monde connait et c'était vraiment un honneur de jouer juste avant. En fait, tout l'évènement était incroyable. On a joué la veille dans le village sur une petite scène Ouï FM et le lendemain sur la grande scène devant 10.000 personnes ! Tout le monde était très sympa avec nous, l'ambiance était géniale et les musiciens de The Stranglers ont été adorables. Une très belle rencontre.
Merci à Dorota et à Romain pour leur gentillesse, à Laëtitia pour son aide et au Jokers Pub où a été prise la photo.
arno Jaffré