lundi 27 octobre 2014

[Live report] Festival Rock en Maine - Aigrefeuille (44) le 18 Octobre 2014

Le festival à ne pas louper dans la région ce week-end là avait lieu du côté d'Aigrefeuille, près de Clisson. Aucune comparaison avec le plus gros évènement de France consacré au Métal, la programmation étant beaucoup plus axée sur le Punk Rock. Pour cette 3ème édition, le record concernant la fréquentation sera largement battu avec 795 entrées payantes et nul doute que l'année prochaine ce sera encore le cas. Les raisons d'un tel succès ? La programmation tout d'abord avec des artistes confirmés toujours prêt à en découdre et des jeunes pousses qui ne se laissent pas impressionner par une telle affluence. Ensuite un prix attractif de 8€ qui ne laisse personne indifférent, une organisation sans faille dirigé par Fred et toute son équipe de bénévoles et quelques petites attentions (dont le café offert histoire de se requinquer avant de reprendre la route) que l'on ne trouve nulle part ailleurs. 
Sur le plan musical, la soirée débute avec OMAHAS (que je ne verrais pas malheureusement, étant en pleine interview avec Burning Heads) et d'après les échos que j'ai pu recueillir, c'est un groupe à suivre absolument. Ce n'est que partie remise messieurs.
Ils sont jeunes mais les ONE THOUSAND DIRECTIONS ont bien assimilé tous les codes du genre et bien appris leurs leçons. C'est carré, ça joue super bien et leur détermination fait plaisir à voir...et à entendre. Nous sommes pour la plupart déjà ravi de la tournure que prennent les évènements et ce n'est qu'un début. 
Le Punk festif des VILAINS CLOWNS retient direct l'attention et c'est parti pour un set endiablé où la bonne humeur est de rigueur. Malgré que l'on ne distingue pas toujours le chant en français, c'est un joyeux bordel qui s'installe salle des Richardières où a lieu ce festival.
La température monte, monte...et ce n'est pas l'apparition des SALES MAJESTES qui va refroidir l'assistance bien au contraire. Les récents changement de line-up n'ont rien changé à leur hargne et leurs revendications sont toujours d'actualité et bien légitimes. Le public en pleine ébullition se déchaine et ça pogote dans tous les coins. Certains iront même jusqu'à monter sur scène sous la surveillance efficace et discrète de la sécurité qui ne s'attendait sans doute pas à une telle effervescence.
Place maintenant aux expérimentés BURNING HEADS et à leur Punk Rock teinté de Ska et de Reggae. Le début du show est légèrement perturbé par quelques problèmes techniques mais ce n'est pas suffisant pour les déstabiliser et les orléanais se montrent à la hauteur de leur réputation. Le son est réglé au millimètre et les décibels dépassent régulièrement la dose prescrite. Les Burning Heads ne sont pas près de raccrocher les gants et font preuve d'une régularité dans la qualité qui force le respect. Une vraie démonstration tout simplement.
Il y a une fin à tout et la soirée s'achève. Le retour au bercail se fait dans la nuit et le sentiment d'avoir vraiment passé une agréable soirée prédomine avant toute chose. La saison 4 du festival Rock en Maine s'annonce prometteuse et ce n'est pas impossible que j'y retourne promener mes Converse...OÏ !

Remerciements à Fred pour son accueil, à tous les bénévoles de l'association Festi'Maine et à Daily Rock France pour l'accréditation.  

arno Jaffré

jeudi 23 octobre 2014

Flayed - Symphony For The Flayed


Imaginez un croisement entre Deep Purple et Black Stone Cherry...voici précisément comment je pourrais définir - en une interprétation forcément partisane puisque lié à un ressenti personnel - le style défendu par nos français de Flayed.
Et pour être encore plus explicite, j'y ajouterai une petite touche de blues rock pour alourdir le tout et nous enivrer d'un arôme bien agréable. Ce n'est pas un simple groupe en devenir mais bel et bien un groupe qui a su dès le début se forger une identité à travers une musique facile d'accès mais sacrément entrainante et percutante. Sur le plan sonore, c'est réussi de bout en bout et outre l'expression musicale superbement épaisse de ce premier effort, le talent avec lequel le vocaliste Renato sublime chaque morceau de ce manifeste est à souligner. Il transcende littéralement les musiciens qui l'accompagne et sa voix ne tombe jamais dans l'excès. Ces six garçons nous proposent dix titres qui tiennent la route, qui attirent et qui captivent d'emblée sans aucune explication...ou presque. Les bons morceaux se succèdent, forment un ensemble très cohérent et possèdent une véritable énergie capable d'aller séduire le public rock dans son intégralité. Que dire d'autres face à un plaisir aussi évident ? Aussi immédiat ? Qu'il existe une réelle intelligence dans les compositions et une bonne maitrise des instruments, qu'ils disposent d'un sens aigü de la chanson qui fait taper du pied, que les parties de six cordes sont soignées et qu'ils sont très respectueux de la culture américaine qui les inspire.
Difficile en effet de s'ennuyer et il me semble tout naturel à l'écoute de ce "Symphony For The Flayed" de laisser vagabonder son imagination et d'imaginer ce que pourraient donner ces morceaux sur scène. Un très bon groupe, un très bon album...déjà ! 


4/5

arno Jaffré 

mercredi 22 octobre 2014

[interview] Lafayette - Octobre 2014


De passage à Angers dans le cadre de leur tournée "TN Motor tour", j'ai eu l'opportunité de m'entretenir avec le groupe parisien Lafayette. Un duo (accompagné sur scène d'un excellent batteur Franck Amand) que je vous recommande chaudement vu la qualité de leur prestation ce soir là.

Daily Rock France : Votre groupe est né à Los Angeles en 2007 et vous avez enregistré votre premier album en 2009, Qu'est ce qui vous a réuni ?

Lafayette : En fait, on faisait déjà de la musique ensemble avant et l'envie de monter ce projet s'est fait tout naturellement. Nous avions envie de faire quelque chose de rock et nous avons donc écrit des chansons dans ce sens. Et c'est lors d'un voyage à Los Angeles que nous avons vraiment pris le temps de concrétiser le tout et d'enregistrer cet album.

Daily Rock France : On vous classe parfois dans la catégorie Stoner, parfois dans le Rock Garage, parfois dans le Rock seventies...Qu'est ce qui vous convient le mieux ?

Lafayette : Je crois que c'est un mélange de tout ça en fait (rires). A la base, nous étions cinq et les influences de chacun ont joué sur notre musique, et c'est pour cela qu'il existe chez nous ce mélange un peu Stoner, un peu Heavy. Aujourd'hui, on va dire que nous sommes plus proches d'un son un peu plus "Garage". Nous voulions faire simple et épuré comme ont su si bien le faire les Black Keys ou bien les White Stripes par exemple. Ce sont des groupes que nous aimons et cette formule est vraiment celle vers où nous voulions nous diriger pour ce nouvel album.  

Daily Rock France : D'où vous vient cette attirance pour les Etats-Unis ?

Lafayette : De la musique...de nos influences musicales qui sont là-bas ! Nous avons grandi avec ces influences américaines et d'ailleurs, le fait de chanter aussi en anglais est venu tout naturellement.

Daily Rock France : Et pour le son des années 70 ?

Lafayette : C'est la musique avec laquelle nous avons grandi et que l'on a écouté le plus souvent. Que ce soit Rock, Soul, Blues, les années 60 et 70 ont été parmi les plus intéressantes à tous les niveaux. Il y régnait une créativité débordante et tous ces artistes qui nous ont donné envie de faire de la musique d'une manière authentique et vraie sont issus de cette période.

Daily Rock France : Pourquoi le choix de Nashville pour enregistrer votre album "TN Motor" ?

Lafayette : Nashville car les Black Keys, Jack White sont installés là-bas et il existe à cet endroit une énorme culture musicale. Les gens sur place travaillent encore en analogique et obtiennent ce son sale -à l'ancienne- que nous recherchions. Nous aurions pu le faire à Paris mais le fait de s'immerger entièrement dans cette ville nous a beaucoup plu et c'était vraiment un bon trip. Nous avons notamment travailler avec le producteur du dernier Alabama Shakes que nous avions adoré. Un album, c'est aussi un voyage, une histoire et le fait d'avoir été l'enregistrer à Nashville, c'est tout cela à la fois.

Daily Rock France : Vous avez enregistré cet album d'une traite, une sacrée prise de risque non ?

Lafayette :  C'est ça qui est bon justement (rires). Il ne faut pas trop réfléchir et lorsque l'on fait ce genre de musique, il ne faut pas trop se poser de questions, y aller à fond et c'est ce qu'on a fait. On est parti faire cet album déjà sans bassiste...et le risque était présent. Et autant prendre des risques jusqu'au bout ! On est parti loin, enregistrer avec un mec que l'on ne connaissait absolument pas et nous sommes vraiment fiers du résultat.

Un grand merci à Franck, Nathalie et au t'es Rock à Angers où a été réalisé cette interview.

arno Jaffré

mardi 21 octobre 2014

Cadillac Corrida - Enter The Arena


Avec cette première galette, les français de Cadillac Corrida nous entrainent dans leur univers peuplé de titres rythmés qui chahutent et de balades romantiques qui bouleversent.
Douze chansons qui nous permettent de faire le tour du propriétaire et qui surfent sur quelques références notables. Ils mélangent leurs influences avec intelligence, le chant est séduisant, la basse prédomine parfois pour notre plus grand bonheur et les chœurs nous renvoient tout droit vers la fin des eighties. Ils ont le goût du riff métallique sans pour autant délaisser le sens de la mélodie et dans l'ensemble, c'est accrocheur, efficace et ça swingue un max. Tout est carré sans être uniforme et si on reste dans un registre hard rock musclé et mélodique, le ton peut-être aussi bien heavy. Certes, cet opus comporte quelques maladresses et malgré un équilibre précaire par moment, le résultat reste d'une excellente qualité. Un ou deux titres sont bien dispensables mais cela ne doit pas vous empêcher de réserver un bon accueil à ce premier disque qui devrait se bonifier au fur et à mesure des écoutes. 
Au final, un album plaisant et varié à souhait qui devrait plaire aux fans de la N.W.O.B.H.M (New Wave Of British Heavy Metal).    

3,5/5

arno Jaffré

jeudi 16 octobre 2014

[interview] Triggerfinger - Octobre 2014


En marge du concert qu'ils donnaient le soir même au Chabada à Angers, les belges m'ont accordé quelques instants et ont répondu volontiers à mes questions. Ils m'ont ensuite invité à trinquer avec eux et m'ont proposé...de la Stella Artois (!) Un peu chauvin les Triggerfinger ?

Daily Rock France : Vous êtes en pleine tournée française actuellement, comment allez-vous et comment se passe cette tournée ?

Triggerfinger : Jusque qu'ici, tout se passe super bien et entre nous aussi. En fait, ça va mieux car nous étions tous un peu malade. Dans le tour bus, les microbes circulent librement et du coup, on a tous chopé une petite grippe (rires). Les petites salles où nous jouons sont vraiment très agréables, il faut dire que c'est là ou nous nous sentons le mieux. Tu vois bien les gens, il y a un échange sincère entre nous et nous faisons de notre mieux pour les satisfaire. Nous avons beaucoup de dates un peu partout en Europe et tout se passe pour l'instant à merveille. 

Daily Rock France : Quels souvenirs gardez-vous de tous ces concerts ?

Triggerfinger : Tu veux dire en France ?

Daily Rock France : Pas spécialement, partout où vous jouez !

Triggerfinger : On a constaté que jouer en France comporte quelques avantages car le public est différent. Je veux dire par là que lorsque nous jouons un morceau un peu plus calme, il écoute attentivement et ne se disperse pas. Dans d'autres pays, les gens discutent où vont boire une bière (rires). Il y a le foot aussi car nous aimons beaucoup ça et les équipes françaises sont bien réputées en Europe. La chaleur humaine est importante aussi et plus nous descendons dans le sud et plus les gens sont chaleureux.

Daily Rock France : Et le public belge alors ?

Triggerfinger : Quand tu es un groupe belge, ce n'est pas le public le plus facile. Si tu es américain ou anglais, oui cela se passe plutôt bien. Il y a beaucoup de groupes chez nous et tout le monde connait tout le monde. Lorsque tu joues quelque part, les gens attendent de voir ce que cela va donner et passent d'un groupe à l'autre. Ici, les gens viennent au concert pour prendre du bon temps et pas forcément pour te juger.  

Daily Rock France : Dans quel pays y a t'il le plus d'ambiance selon vous durant vos concerts ?

Triggerfinger : Les ambiances sont différentes selon les pays. Lorsque tu joues en Hollande, tu as l'impression d'être dans un stade de foot car c'est vraiment bruyant...et dès que l'on joue un morceau un peu plus calme, on entend plus personne (rires). En Allemagne aussi, ils sont très attentifs et si ils aiment, ils font beaucoup de bruit. En général, nous sommes satisfaits des endroits où nous passons car il y a beaucoup d'énergie. Cela peut venir aussi de nous car il peut y avoir un problème au niveau du son, du matériel mais le public en général est très généreux.

Daily Rock France : Vous n'avez pas trop chaud dans vos costumes lorsque vous êtes sur scène ?

Triggerfinger : Oui, mais ce n'est pas grave (rires). Le "problème" en France, c'est qu'il y a beaucoup de climatisation dans les salles et nous ne sommes pas habitués. Avant hier, nous avions froid sur scène et ça, c'est horrible. La chaleur, c'est bien pour jouer ! Lorsque tu as froid, c'est comme si tu ne faisais rien. Il faut mouiller le costume tu vois (rires).  

Daily Rock France : Votre nom veut dire il me semble "le doigt sur la gâchette", vous voulez viser ou tuer quelqu'un en particulier ?

Triggerfinger : (rires) Non absolument pas, nous sommes très sages ! Le nom sonne bien et cela donne une certaine image de nous. Il ne faut pas chercher plus loin je crois.

Daily Rock France : Le trio vous va plutôt bien, ne serait ce pas la formule idéale pour jouer du rock ?

Triggerfinger : Pour l'instant oui ! Lorsque nous jouons tous les trois, chacun est à sa place et tout roule. Nous avons essayé quelques touches de keyboards mais c'est tout. Quand tout va bien sur scène, c'est juste magique et inutile de rajouter quoi que ce soit.

Daily Rock France : Un seul mot pour décrire l'aventure Triggerfinger ?

Triggerfinger : Aventure justement (rires). La passion...et la tension aussi parfois. On a besoin de cela pour écrire des chansons que ce soit pour la musique mais aussi pour les mots.

Daily Rock France :  Connaissez vous des blagues sur les français ?

Triggerfinger : Oui bien sur (rires). Nous connaissons plus de blagues sur les hollandais et sur les allemands mais ce ne serait pas honnête de notre part de les raconter ici. Les belges ont de l'humour et sont aussi très fiers...peut-être trop parfois. Un peu comme les français quoi (rires). Ce qui me dérange en fait, ce sont les blagues sur les belges qui sont un peu stupides. En fait on nous pose cette question très souvent, à savoir pourquoi y a t'il autant de blagues sur les belges (Monsieur Paul me regarde et éclate de rire).

Daily Rock France : Vous êtes plutôt Jacques Brel ou Jean Claude Vandamne ?

Triggerfinger : Tous les deux (rires). Ce sont deux compatriotes totalement différents...et comment parler de Jacques Brel ? Un grand Monsieur tout simplement et un interprète exceptionnel ! Sinon, quand tu connais l'histoire de Jean Claude Vandamne, tu ne peux avoir que du respect. On peut ne pas aimer ses films mais il est parti sans un sou et à réussi à être une star dans ce qu'il fait. C'est fantastique !  

Daily Rock France : Un album culte à nous faire découvrir ?

Triggerfinger : Le groupe qui nous a réuni et qui nous a soudé s'appelle Black Market. D'ailleurs le producteur de notre dernier album Greg Gordon a travaillé avec eux il y a très longtemps et c'est vraiment une coïncidence que nous l'ayons rencontré. Il a aussi produit un autre groupe belge The Black Box Revelation et nous étions impressionné du son qu'il pouvait donner à notre musique. Depuis, c'est devenu un ami...

Remerciements à Ruben Block, Mario Goossens, Monsieur Paul, à la salle de concert le Chabada à Angers et à la maison de disque Verycords.

arno Jaffré 

mercredi 15 octobre 2014

Crobot - Something Supernatural


La toute nouvelle signature de chez Nuclear Blast s'appelle Crobot et nous vient des Etats-Unis, de Pottsville en Pennsylvanie pour être exact. Leur premier opus possède un véritable cachet musical et les groupes auxquelles on pourrait les comparer se nomment Wolfmother, Zodiac et Rainbow.
La section rythmique offre au groupe des fondations solides, l'album est varié, explore de nombreux horizons musicaux et le son analogique sans doute pour plus d'authenticité a été privilégié. Le tout au service d'un hard-rock bluesy classique et ultra efficace. Le pari est-il gagné ? En partie seulement car ils n'atteignent pas le niveau des trois groupes cités un peu plus haut malgré un son résolument authentique. Le groupe pourtant voit large, dispose d'un bon potentiel et à vraiment la capacité de nous pondre des brouettes de bons titres. Un album presque réussi de bout en bout, si ce n'est à regretter une certaine redondance dans les propos à partir du sixième titre (sur les onze que compte cette galette). Ils réutilisent en fait les structures qui ont fait recette au début de l'album et cela manque d'un coup d'originalité. Qu'en est-il au niveau des compositions ? C'est tout simplement excellent et les gars ne font presque aucune erreur de parcours.
Selon mon horoscope, nous devrions les voir très bientôt en Europe et vu le style pratiqué, le déplacement risque d'être obligatoire.       


3,5/5

arno Jaffré

dimanche 5 octobre 2014

The Lords Of Altamont - Lords Take Altamont


Les Lords Of Altamont sont nés sur les cendres encore fumantes d'autres groupes (dont les Fuzztones) et ont pour leader Jake "The Preacher" Cavaliere, un chanteur longiligne tatoué de la tête au pied et qui en live malmène son orgue de façon assez violente tout en lui faisant honneur. Ce combo originaire de Los Angeles est l'archétype du rock & roll band faisant une fixation sur le rock garage des sixties, et s'est doté d'un nom (sans doute par pur provocation) qui évoque le festival d'Altamont organisé en 1969 et qui malheureusement se terminera par la mort d'un jeune noir, le service d'ordre étant assuré ce soir là à grands coups de poings et de couteaux par des Hell's Angels locaux. A l'affiche de cet évènement en pleine période hippie : Santana, Flying Burrito Brothers, Jefferson Airplane, Crosby - Stills - Nash and Young et les Rolling Stones pour clôturer la soirée.
Repris à la sauce heavy garage, certains titres de ces groupes légendaires retrouvent une seconde jeunesse et les Lords Of Altamont prennent le soin d'épicer le tout avec le talent qu'on leur connait. Abrasif et brûlant comme un laser sur un tatouage, tout se joue ici à l'instinct et avec beaucoup de sincérité. Ils puisent leur énergie aussi bien du côté des Stooges que des MC5 et pour cet album en forme d'hommage, aux Rolling Stones. Signé sur le label parisien Fargo Records (The Bellrays, Sallie Ford & the Sound Outside, Neal Casal...), les Lords sont une sorte d'ovni et possèdent l'urgence des Ramones, leur musique étant toujours sur le fil du rasoir en équilibre instable entre riffs bruyants et chant habité par le démon. Jake Cavaliere envoie toute la sauce dès que les premières mesures commencent à tomber...c'est puissant, racé, sauvage et sa carotide est prête à exploser à tout moment. Un personnage à lui tout seul et une dégaine d'1m80 qui inspire le respect. Les guitares saturées et la rythmique imperturbable donnent immédiatement le ton et l'orgue renforce avec brio l'esprit vintage. Tous les titres sont liés par de véritables références avec tous les ingrédients incontournables que cela implique et ça sent bon le cuir, la graisse et le perfecto. Pas entendu un si bel hommage depuis bien longtemps et bien que ce groupe ne doit rien évoquer aux auditeurs de NRJ ou aux lecteurs des Inrocks, ce gang de la cité des anges est à suivre de très près.
Quatre musiciens aux mines patibulaires prêts à cramer des amplis que vous pourrez retrouver prochainement car ils seront en France à partir du 15 Octobre. A déconseiller bien évidemment à tous ceux pour qui la musique est un long fleuve tranquille. Attention, concerts du genre virulents...bienvenue en enfer ! 


4,5/5

arno Jaffré      

jeudi 2 octobre 2014

Iron Bastards - Wasteland


Une des intentions musicales du groupe est, je cite : "17 minutes de rock 'n' roll à vous péter les cervicales" et je dois dire qu'effectivement, il y a des nuques qui vont prendre cher !
L'influence principale d'Iron Bastards n'est autre que Motörhead (preuve que les gars ont bon goût) et à moins d'avoir du cambouis dans les oreilles, difficile de dire le contraire. J'ajouterais quelques notes empruntées aux norvégiens de Chrome Division en début d'EP pour boucler le tout. Le format de courte durée a été privilégié, les titres déboulent sans crier gare et leur rock huileux est joué dans la simplicité, le feeling, la puissance et possède un côté primitif et immédiat. Alors bien évidemment c'est la crise, l'originalité est en rupture de stock, mais peu importe...les strasbourgeois n'ont pas inventé la poudre mais savent la faire parler et la maitrise est totale. Que demander de plus ? Bien servi par une voix purement rock & roll "Wasteland" ne devrait pas décevoir les excités du style et comme une infirmière un peu frivole, une envie de sauter partout devrait vous prendre bien malgré vous. On croirait que Lemmy Kilmister, Philty "animal" Taylor et "Fast" Eddie Clarke ont supervisé la production, c'est dire !
Résultat, le contrat est largement rempli et les mecs tiennent leurs promesses. L'épreuve du live ne sera sans doute qu'une formalité et on va attendre sagement qu'ils dégainent quelques cartouches supplémentaires histoire d'en avoir davantage à se mettre dans les gencives.

4/5

arno Jaffré