mardi 30 décembre 2014

6:33 - Deadly Scenes


Moins immédiat que leur précédent album "The Stench From The Swelling (A true story)" que j'avais personnellement adoré, cette nouvelle livraison des parisiens de 6:33 nécessite de déprogrammer ses réflexes et de s'aventurer hors des sentiers battus.
Comme un coup de pied dans une fourmilière, cette formation au mordant vivifiant s'amuse à déconstruire les a priori musicaux pour mieux s'éloigner des carcans et jouir d'une liberté artistique garante de belles promesses. Leur volonté de ne pas s'affilier à une catégorie les rend déjà indispensables et ce qui intrigue et accroche l'oreille à la première écoute, c'est ce panel de couleurs musicales. L'écouter en boucle vous permettra de le décomposer et d'en apprécier les variations.
Cette fine équipe aime ainsi croiser bien des influences reflétant sans doute les goûts de chacun et le résultat est enjoué et inclassable. Le mélange étonne ? Il détonne surtout ! Copieux, déroutant, explosif, irrévérencieux...voici des adjectifs qui collent parfaitement bien à ce concept album traitant des sept pêchés capitaux et c'est bien les yeux grands ouverts que l'on découvrira chacun des tableaux proposés car chaque titre est une pièce à part entière.
Neuf actes impressionnants de cohérence dans un genre pourtant sacrément casse gueule et si l'onde musicale qui se dégage de ce tumulte auditif est logiquement théâtrale, la qualité de composition est tout simplement excellente.
La recette fonctionne à merveille et distille au fil des titres quelques belles embuscades. Leur musique est riche, pleine de couches superposées et toutes ces pirouettes sont réalisées avec suffisamment de maitrise pour ne pas effrayer les puristes.
On est dangereusement proche de la folie créatrice d'un Mike Patton ou d'un Devin Townsend avec tout ce que cela sous-entend et on imagine aisément l'effet que peut avoir cet opus sur une oreille encore vierge.
Ils aboutissent finalement à une belle alchimie et s'affranchissent alors des références pour en devenir une. Tout simplement.
 
www.633theband.com

 
www.facebook/kaotoxinrecords

jeudi 25 décembre 2014

RENAUD HANTSON (Satan Jokers) - Hard Rock café, Paris - décembre 2014


Entretien avec un artiste qui déborde de projets et qui ne mâche pas ses mots :

Daily Rock France : L'album "Sex Opéra" est sorti le 02 décembre dernier avec de nombreux invités. Comment fait-on pour réunir Stef Buriez (Loudblast), Jo Amore (Nightmare), Céline Lacroix (Sainte Ombre), Virginie Gonçalves (Kells), Patrick Rondat pour ne citer qu'eux ?

Renaud Hantson : On essaye surtout de penser aux personnages en fait. J'ai peiné à rendre le livret que m'avait proposé Laurent Karila et à le rendre schématiquement "opéra rock" car ce n'était pas évident. A la base, il m'a envoyé un livret avec un enchainement de texte à connotation sexuelle et sur les perversions sexuelles. On voulait vraiment dépasser le cadre de l'opéra rock que l'on avait fait sur "Psychiatric". L'idée, c'était que je me fasse les dents sur un opéra rock avec les gars du groupe. A partir du moment ou il m'a envoyé la chanson "Transex" avec la dominatrice et le personnage de King Sodom qu'il avait écrit pour Stef Buriez qu'il voyait comme un patron de club échangiste, tout s'est enchainé. J'ai pensé à Virginie du groupe Kells pour la dominatrice qui est une très belle fille qui chante super bien. J'ai pensé ensuite à Céline de Sainte Ombre puis à quelqu'un d'autre, etc, etc...Tous les intervenants musicaux sont ainsi devenus ce qu'on appelle des voyeurs pour donner un terme avec le sujet qui nous intéresse aujourd'hui. 

Daily Rock France : Pour Renaud Hantson, un nouvel album studio est un aboutissement à chaque fois ou un prétexte pour partir en tournée ?
 
Renaud Hantson : Alors en ce moment, le groupe n'a pas de tourneur. Tout le monde s'attend à des centaines de dates mais nous ne sommes qu'un groupe français avec tout ce que cela implique. C'est à dire que malgré l'accueil plutôt très très très (il insiste) positif pour ce disque, on ira où on nous demande. Il va y avoir le Satan Fest le 10 janvier puis quelques dates déjà prévues mais sinon, cela va être chaud comme d'habitude. Ce n'est pas un projet solo de Renaud Hantson et comme je ne veux pas céder à l'ennemi, je m'obstine. Trop de musiciens professionnels sont sous-payés et il faut se battre pour exister. Tous les matins, je me lève et le compteur tourne et si je ne rentre pas de l'argent, c'est vite le bordel. J'ai donc à côté une école de chant et de batterie. J'ai souvent été le premier à dire des choses qui globalement font chier les autres, mais c'est vrai que nous avons dix ans de retard sur les Etats-Unis. Et à force de prendre les musiciens pour des vaches à lait, nous allons droit vers la fin des musiciens professionnels. J'en parlais justement avec Patrick Rondat il n'y a pas longtemps et malheureusement, cela risque d'arriver très vite. Quelques-uns vont y échapper car ils ont comme moi plusieurs occupations mais pour certains cela va être l'horreur.      

Daily Rock France : Tu as annoncé que "Sex Opéra" serait le dernier album de Satan Jokers. On connait tous ton côté hyperactif et on a du mal à te croire. Qu'en penses-tu ?
 
Renaud Hantson : C'est pas un gag (rires). Tu vois, j'aime la boxe et j'ai peur du combat de trop. J'aime les arts martiaux, les sports de combat et Mike Tyson. Ce boxeur a fait sept ou huit combat de trop. Je viens de m'enfiler son autobiographie et il y a tellement de parallèle avec ce que j'ai pu vivre. Quand il dit "J'étais un artiste de la rechute", cela me parle tellement tu vois qu'il a déclenché en moi une envie d'écrire un album et un spectacle musical. Cela va s'appeler "Rock Star" et on va en faire un opéra rock avec des musiciens rock. Je n'ai pas franchement envie d'être ridicule et de faire comme Scorpions ou Judas Priest qui ont annoncé leur retraite et qui sortent un album ensuite pour enchainer sur une tournée mondiale. Normalement, c'est vraiment la fin...mais Laurent Karila a déjà d'autres idées, tu vois le bordel (rires).   

Daily Rock France : Tu as déclaré il y a quelque temps que Satan Jokers était le groupe francophone qu'on détestait adorer ou qu'on adorait détester ! Tu penses la même chose aujourd'hui ?

Renaud Hantson : Alors elle n'est pas de moi cette phrase ! C'est un journaliste qui avait dis ça lorsque je démarrais ma carrière solo et ce gars avait particulièrement bien résumé la situation. Un autre avait dit que nous avions carrément inventé la fusion mais je n'ai pas du tout cette impression. Je suis quand même très flatté qu'en 1985, certains s'intéressaient à nous. Ceci dit, il y a de moins en moins de bas du front qui tirent à vue sur moi et qui n'aiment pas le groupe sans savoir pourquoi.
 
Daily Rock France : L'univers de la musique a radicalement changé ces dernières années, quel modèle économique te semble le plus fiable pour vivre de sa musique ?

Renaud Hantson : Tu m'emmerdes avec ta question (rires). En fait, elle est vachement bien comme question ! Je pense qu'en fait, pour éviter de brasser de l'air comme je peux le faire parfois comme d'autres musiciens, il va falloir faire avec les armes d'aujourd'hui. J'ai le vieux fantasme que les gens continuent à acheter des disques comme je peux le faire. Lorsque le magasin Virgin megastore sur les Champs Elysées a fermé, j'étais vraiment malheureux. C'était là précisément où j'achetais des skeuds. Il va falloir admettre que les gamins d'aujourd'hui n'en ont rien à foutre. Plutôt que de lutter contre ça, il va falloir s'adapter mais ça me fait chier. Je suis d'un anachronisme dans ce métier et je n'ai jamais autant sorti de disques que depuis que ce marché est mort. Depuis 2008, j'ai sorti en moyenne trois albums par an, que ce soit en solo, avec Satan Jokers ou Furious Zoo. Même Glenn Hughes, une de mes idoles n'en a pas sorti autant (rires). On dit que le milieu de la musique est moribond mais cela risque aussi d'être le cas pour la scène. Sauf les grosses structures ou les grands groupes qui s'en sortent mieux que les autres en proposant des prix exorbitants. Je trouve ça scandaleux, surtout pour les voir de très loin ou sur écran géant. Mais c'est le seul moyen qu'ils ont trouvé pour encore gagner du blé.       

Daily Rock France : Serais-tu prêt à faire appel au financement participatif pour pouvoir sortir un album ?
 
Renaud Hantson : Alors, j'y pense pour un quadruple coffret live qui sortira en 2015 et qui concerne ma carrière solo. 32 années de musique avec des titres inédits et d'autres que peu de gens ont déjà entendus. J'ai envie de laisser une trace car le temps passe vite et j'en ai enterré certains...dont le premier bassiste de Satan Jokers et Michel Berger.

Daily Rock France : Les groupes "tribute" comme le tien Judas Feast ont de plus en plus de succès, comment expliques-tu cela ?

Renaud Hantson : Initialement, je n'aimais pas les tribute band et je pensais que ce n'était que des musiciens qui n'avaient pas assez d'idée pour écrire leurs propres chansons. Et j'en ai vu des très bons qui avaient chacun un groupe ailleurs et qui faisaient ça pour s'éclater. Un jour avec Laurent Karila lors d'un concert de Judas Priest au Zénith, on s'est regardé et on a eu le même délire de faire un concert hommage pour s'amuser. Je trouvais que Rob Halford et le groupe était devenu moyen. Avec d'autres musiciens, on a monté cette équipe et à chaque fois c'est un carton. On rend hommage à la meilleure période culte du groupe. Je reviens d'ailleurs d'un festival tribute et c'est une éclate totale. Je fais ça deux fois par an et c'est vraiment une récréation.  

Daily Rock France : Une seule participation au Hellfest pour Satan Jokers en 2009, faut-il s'attendre à voir Renaud Hantson à Clisson en 2015 ?
 
Renaud Hantson : Une seule participation et ça me fait chier (rires). La reformation de 2009 n'avait pas le niveau actuel et nous avons aujourd'hui une vraie équipe de rêve. On espère vraiment y être en tout cas. En 2009, on avait joué vers 14h il me semble et nous avions 40mn pour convaincre. Cela reste bien évidemment un excellent souvenir.

Daily Rock France ? Les sites internet de Satan Jokers ou de Furious Zoo sont très actifs, est ce toi qui les dirige ?

Renaud Hantson : J'y suis à 70% et je suis aidé par un administrateur qui est un de mes anciens élèves de chant. Il s'est barré en Bretagne et il cherchait à occuper son temps libre d'où la création de toutes ces pages Facebook. Lorsque ce n'est que de la promo, c'est lui et quand cela ne concerne que des conneries où il faut réfléchir deux secondes, c'est moi (rires). J'aime créer la discussion et que ça se frite un peu.   

Daily Rock France : L'actualité de Renaud Hantson dans les mois à venir ?

Renaud Hantson : Le quadruple coffret dont nous avons déjà parlé qui sortira vers le mois de mars 2015 et un nouvel album de Furious Zoo dans 1 an, 1 an et demi. Selon moi, Satan Jokers devrait s'arrêter là car je ne vois pas ce que l'on pourrait faire de mieux que "Sex Opéra". Bon Laurent a déjà une idée donc faut voir (rires).

Remerciements à Replica promotion, Renaud Hantson, Laurent Karila, au Hard Rock café et à Daily Rock France.
 
 

lundi 22 décembre 2014

ARCANIA - Le Chabada, Angers le 18 décembre 2014


Avec leur deuxième album "Dreams are Dead", le groupe Arcania semble avoir pris de l'altitude. Ce nouvel opus leur a t'il donné des ailes ? Allons vérifier ça du côté du Chabada où ils se produisaient en support du colloque Heavy Metal & Sciences Sociales organisé à l'université d'Angers. L'occasion donc pour eux de jouer devant des maitres de conférence venant notamment de Belgique, du Québec, d'Angleterre ou des Etats-Unis (Ce qui ne doit pas arriver tous les week-end bien évidemment).
Cette phrase "This band is great. I don't understand why Arcania aren't the biggest Metal band in France" prononcé par Jon Zazula (fondateur du label Megaforce records et qui a découvert par le passé Metallica, Testament, Overkill et Anthrax entre autres) en a intrigué plus d'un et la salle est copieusement remplie. Pas de première partie ce soir et après une intro digne d'un péplum, nous rentrons directement dans le sujet avec "Rise and Never Fall" titre majeur des angevins. La machine est bien huilée et ils nous prennent à la gorge dès les premières notes. Ils enchainent ensuite avec une set-list faisant honneur à leur sortie la plus récente et le public en fin connaisseur n'est pas avare en applaudissements. Beaucoup de maitrise de la part de ces quatre musiciens et le chant heavy de Cyril avec quelques légers growls colle parfaitement avec l'univers proposé. Bien que tenant entre les mains une basse, Guillaume dans la pénombre de la salle de concert me fera penser à plusieurs reprises à Dimebag Darell (Pantera). Une chose est sure, c'est qu'il ne se ménage pas. Niko à la guitare n'hésite pas à incorporer dans son jeu des notes progressives, ce qui rend le tout vraiment intéressant et prouve qu'il a plus d'une corde à son arc. A la batterie Olivier que l'on ne distingue à peine derrière ses futs accompagne à merveille ses acolytes et rempli son job de fort belle manière. C'est homogène, rentre-dedans, très bien exécuté et le moins que l'on puisse dire, c'est que leur show est parfaitement rodé.
Au final, on peut affirmer sans se tromper qu'ils ont effectivement progresser de manière spectaculaire depuis la sortie de "Sweet Angel Dust" en 2009. Un changement de catégorie qu'il faudra maintenant confirmer dans les années à venir et qui je pense ne devrait poser aucun problème.





Remerciements à Arcania pour la séance photo, au Chabada, à Nicopphotography et à Daily Rock France.               


Set-List :

- Rise and never fall

- Watch us dying

- Against my fear

- Dreams are dead

Intro Sweet angel dust

- Sweet angel dust

- Face in the Mirror

- A scar in your mind

- No end




 
 



 

jeudi 18 décembre 2014

THE TEXAS CHAINSAW DUST LOVERS - The Wolf is Rising


Deux ans après "Born Bad", The Texas Chainsaw Dust Lovers nous offre un second témoignage discographique avec ce cinq titres intitulé "The Wolf is Rising". Ce groupe parisien (qui avec un nom pareil remporte 56 points au scrabble) nous propose de casser les codes en mélangeant toutes sortes d'influences.
Si il n'y a rien d'exceptionnel à cela, la facilité avec laquelle les compositions défilent force le respect. The Texas Chainsaw Dust Lovers (ou TCDL) n'est ni Metal, ni Stoner, ni Southern Rock, ni Country Punk...mais un cocktail Molotov musical et un grand écart improbable qui reste tout de même un modèle d'équilibre.
Les réduire à un combo prêt à tout pour réussir, ce serait nier les arrangements et les accords qui parcourent ce disque. Cet EP est bon parce qu'il nous laisse le temps de voyager et dure ce qu'il faut pour que l'on ne s'en lasse pas. C'est court mais le paysage est plaisant du début à la fin. Leur musique qui ne répond définitivement pas aux modes se laisse écouter en rentrant du bureau, une fois la cravate rangée et les mocassins à gland dans le placard.
L'ambiance est parfois américaine et cela ne fait aucun doute sur certaines chansons qui ont carrément leur place sur la prochaine B.O du prochain Tarantino ou d'une bande-son d'un bon film de série B. C'est beau, c'est riche, parfois rapide tout en allant à l'essentiel. L'état d'esprit est bien présent et les risques d'acouphènes se multiplient. La voix est rocailleuse mais sait aussi jouer la carte de la clarté (et m'a donc fait penser à Loading Data).
Je qualifierai le tout d'intemporel et quand on marche à la passion et avec un maximum de travail, voici ce que cela donne. Inutile de s'user les yeux à lire des dizaines de pages sur eux, il suffit d'aller faire un tour sur  https://texaschainsawdustlovers.bandcamp.com/ pour les découvrir.

Besta Records  

mardi 16 décembre 2014

ONE LAST SHOT - First Gear


Comment doit-on juger un EP ? Eternelle question qui n'a pas de bonne réponse mais qui soulève en moi quelques interrogations : Doit-on le juger comme n'importe quel album et le noter à sa juste valeur en sachant que la plupart du temps, il faut précisément un peu plus de matière pour avoir une idée précise ? Ou bien doit-on le juger pour ce qu'il apporte sur le moment présent ?
Soyons clair, avec cette première livraison de One Last Shot, les amateurs d'originalité et de complexité risquent fort de passer leur tour. Mais ce groupe atteint dès leur début un tel niveau d'efficacité qu'il serait dommage de passer à côté de ces cinq titres. L'énergie déployée par l'ensemble des compositions représente ce qu'est le groupe, tant musicalement que dans son état d'esprit purement rock & roll et sans compromis. Imaginez une collision entre Chrome Division et Turbonegro avec toute la prétention du Motörhead de la grande époque. Tout un programme n'est ce pas ? Et si l'un de ces trois groupes représente quelque chose pour vous, One Last Shot a de grandes chances d'attirer votre attention. L'objectif de ce disque semble être de donner un plaisir immédiat et cela fonctionne à merveille. Et moi, personnellement, je n'en demande pas plus. Le son est cru et abrasif, les titres s'enchainent avec cohérence et du début à la fin c'est pêchu. Bien que leur musique évoque tout un tas de clichés, les morceaux ne sont pourtant pas brouillons dans leur exécution grâce à l'évidente maitrise des musiciens et le tout sonne authentique. Une vraie décharge d'adrénaline pure comme un exutoire ou un remède contre le burn out qui nous guette tous.
Je vais être clair, limpide et transparent : nul besoin de pondre douze chansons pour envoyer du son qui flingue toutes espèces vivantes sur terre et nul besoin d'être ingénieur en musique hautement radioactive pour nous en mettre plein les oreilles. C'est compris ???


Just For Fun Records

mardi 9 décembre 2014

LIVINGSTONE - Explore


Ce qui m'a marqué le plus à la première écoute de cet album, c'est sa polyvalence. Un premier effort qui n'est décidément pas synonyme d'émancipation, ni de challenge personnel mais ferait plutôt office de tour d'horizon des différents espaces musicaux préférés de ces parisiens.
Cela n'empêche pas certains titres de briller et ils évoqueront en vous des artistes du calibre de Mark Knopfler, J.J Cale, Chet Atkins ou bien ZZ Top et Lynyrd Skynyrd. Ces trois musiciens développent un son qui a marqué son époque, et qui est donc à écouter avec toute la nostalgie qui s'impose. En embrassant une grande variété de styles, ils se perdent un peu en route et cet "Explore" laisse une impression mitigée, un peu en demi-teinte. Les influences très marquées et les ombres des artistes cités plus haut planent avec beaucoup trop d'insistance sur leur musique. Ils ont malgré tout une volonté manifeste de montrer tout ce qu'ils savent faire mais ils y gagneraient j'en suis certain en s'éloignant un peu de leurs principales influences pour ainsi affirmer leur identité. Livingstone pêche donc par un manque d'originalité et une absence de prise de risque. Malgré de réels atouts et un certain sens de la mélodie, ils ne parviennent à provoquer en nous qu'un bon moment de plaisir. Cet opus vous transportera tout de même sans aucun temps mort dans un univers où tout n'est que groove et feeling et certaines chansons parviendront à vous faire ressentir une certaine émotion. La section rythmique est du genre soudée et le guitariste obtient au fur et à mesure mon entière adhésion.
Sans doute prisonniers de leurs panoplies un peu trop étriquées de bon élève appliquant à la lettre des recettes toutes faites, ils n'arrivent pas à se libérer. Tout n'est pas parfait donc, le trio se complaisant dans des sonorités déjà entendues mais reste un excellent groupe à géométrie variable.