dimanche 25 janvier 2015

ONE WAY MIRROR - Capture


L'évolution n'est pas forcément le point fort de One Way Mirror puisque l'on retrouve les schémas musicaux qui nous avaient séduits sur "Destructive By Nature" et sur leur premier album éponyme. Alors certes, nous ne sommes pas en présence d'un groupe qui repousse les limites du genre et qui pousse l'originalité à son paroxysme mais il faut avouer que la formation arrive sans peine à nous convaincre. Il y a un je-ne-sais-quoi qui fait la différence et le tour de force de ce "Capture" est de se placer dans un sillon relativement novateur en allant braconner dans différents styles sans pour autant tourner le dos à leur univers. Contradictoire me direz-vous ? Tout à fait et c'est justement cela qui nous intéresse chez eux.
Il est clair qu'à la première écoute, on se rend compte qu'ils nous resservent sur un plateau leur recette qui a déjà bien fonctionné et qui repose sur des ingrédients bien classiques mais ô combien efficaces. Ils restent fidèles à ce que l'on a toujours entendu d'eux, à savoir un son moderne et mélodique ponctué de très bons moments et sans aucun gros défaut majeur. Et malgré ce côté formaté qu'ils assument entièrement, on ne peut s'empêcher d'apprécier ces 12 titres qui restent malgré tout des petites bombes de Metal moderne.
La prestation de Guillaume Bideau est à souligner, passant allègrement d'un chant burné très scandinave dans l'esprit à un phrasé plus accessible en chant clair. Cette ambivalence est sans nul doute une des forces du groupe. Résolument abouti, la technicité des musiciens est une vraie réaction épidermique à la pop sirupeuse qui inonde nos radios et les secousses sismiques sont nombreuses.
Il ne s'agit pas toutefois d'un copier/coller du précédent album et on se laisse volontiers surprendre par le rendu sonore qui est à la fois simple et sophistiqué. La production quant à elle dégage une puissance qui laisse tout de même chaque instrument là ou il doit se trouver.
Ce all star band (composé avec des membres de Mnemic, Lyzanxia, Phase I, T.A.N.K et General Lee) maitrise parfaitement bien son sujet, l'énergie est au rendez-vous et bien que "Capture" ne brille pas par son originalité, on ne peut par contre rien leur reprocher sur leur capacité à composer des hits en puissance. Ils ont en eux un sens du tube qui demeure intacte, sans doute une manière de nous signifier qu'ils peuvent évoluer sans forcément s'oublier. Contradictoire me direz-vous ? Encore une fois oui !
Au final, un opus qui a le mérite d'être vraiment très agréable à écouter avec des morceaux d'une qualité certaine. Les réfractaires du genre n'apprécieront sans doute pas cette modernité mais les fans seront comblés avec certitude. 


lundi 19 janvier 2015

ULI JON ROTH - Scorpions Revisited


L'année 2015 correspond au 50ème anniversaire du groupe allemand Scorpions et cela n'a bien évidemment pas échappé à l'un de ses tout premiers guitaristes Uli Jon Roth. Bien que ne faisant plus parti du groupe depuis 1978, c'est à dire une éternité, il nous offre ici un best of de 19 titres, signés à l'époque avec Rudolf Schenker et Klaus Meine pour les albums "Fly to the Rainbow" (1974), "In Trance" (1975), "Virgin Killer" (1976) et "Taken by Force" (1977).
Le guitar hero s'est donné les moyens de ses ambitions en allant réenregistrer à l'endroit même (Hanovre) où il y a quelques décennies de cela, il enregistra ces morceaux qui pour la plupart sont devenus des classiques. Il se fait donc tout naturellement le porte drapeau de ces compositions écrites entre 1973 et 1978 et les revisitent de manière millimétrée et inspirée.
La complémentarité entre le "Hendrix allemand" et les jeunes musiciens qui l'accompagnent est remarquable et ils trouvent ensemble le parfait équilibre entre hard rock à l'ancienne et production actuelle. Le contenu musical est de qualité et ce n'est rien de le dire, Uli Jon Roth signant là son meilleur album depuis bien longtemps.
Son jeu de guitare est incisif, lumineux et les envolées psychédéliques sont parfaitement maitrisées, aériennes, atmosphériques et les refrains imparables. Dotés de ces arguments, le guitariste au bandana se met en scène sans être totalement omniprésent et aligne les solos avec une dextérité hallucinante. Il allie feeling et groove avec une aisance incroyable et contrairement à d'autres guitaristes plus ou moins talentueux, il possède un sens aigüe de la mélodie sans tomber forcément dans l'étalage technique.
Que l'on soit enclin ou pas à apprécier ce style, la présence de cet éternel hippie donne du corps à l'ensemble et le tout est captivant. "We'll Burn the Sky" par exemple dont les paroles ont été écrites par la dernière petite amie de Jimi Hendrix, est un titre exceptionnel alternant les couplets rapides et d'autres beaucoup plus lents et qui se termine par un magnifique solo que l'on devine aisément dédié à son maitre par Uli Jon Roth. Ce guitariste légendaire hors du temps et aussi cosmique que certains de ses albums nous propose là un condensé de ce qu'il sait faire de mieux et bien que ce ne soit que des relectures, on en redemande volontiers.
Voici donc un album incontournable non seulement par sa qualité mais également car il nous propose une nouvelle façon de découvrir ce que jouait Scorpions au début de sa carrière. Nos inquiétudes quant à l'avenir de ce charismatique guitariste sont donc effacées d'un revers de main à l'occasion de ce nouvel opus, qui vient nous rappeler qu'il va falloir compter sur lui encore quelques années.  


mardi 6 janvier 2015

ALPHA TIGER - Identity


Anciennement connu sous le nom de Satin Black, la jeune formation allemande d'Alpha Tiger nous propose ce mois-ci sa troisième livraison après "Man or Machine" (2011) et "Beneath the Surface" (2013). 
Après l'intro de rigueur, l'album s'ouvre avec "Lady Liberty" un titre de Heavy Metal pur jus à consonance Thrash estampillé 80's. Un morceau bien speed et très efficace qui laisse présager du meilleur...Hélas, la suite est moins mémorable et se révèle même poussive. Les clichés sont nombreux (voir la pochette) et leur musique prend une dimension NWOBHM (New Wave of British Heavy Metal). On sent que le quintet a passé de longues heures à disséquer la discographie d'Iron Maiden afin d'en tirer le meilleur mais l'empreinte de la vierge de fer est trop présente.
Pour autant, se limiter à cette comparaison facile et évidente serait aller vite en besogne car on peut penser également à Helloween, Running Wild, Enforcer ou bien Steelwing. Le chant quant à lui est vraiment difficile à appréhender, Stephan Dietrich tapant dans les aigües avec insistance et se montrant du coup aussi agaçant que Nicolas Anelka sur un terrain de football (Ce chanteur oublie qu'en plus de chanter très haut, il faut aussi chanter juste).
Ce groupe plein d'énergie n'arrive pas à se canaliser et manque cruellement d'originalité. Un énorme potentiel gâché selon moi par cette envie de jouer une musique old school sans y amener une touche de modernité et malgré le titre de l'album, ce combo manque sérieusement d'identité.
Les guitaristes sont bien au dessus du lot et la rythmique est accrocheuse mais cela ne suffit pas pour sauver cet opus du naufrage et il est vraiment difficile de rester concentrer jusqu'au bout. Alpha Tiger a les moyens de vous asséner quelques coups de griffes mais certainement pas de vous faire rugir.
Alors à qui s'adresse ce disque ? Qui est susceptible de l'apprécier ? Tout d'abord à ceux qui ont été conquis par leurs deux premières sorties et ensuite aux nostalgiques qui verront en eux une sorte de relève et qui auront l'impression d'en avoir pour leur argent. Ceci dit, ce n'est pas gagné ! 


www.spv.de (Spv / Steamhammer records) 

lundi 5 janvier 2015

FURIOUS ZOO - Back to Blues Rock


Parmi les nombreux projets de Renaud Hantson, il y a bien sur Furious Zoo. Habitué à nous délivrer du Big Rock, il délaisse cette fois-ci ce genre et opère un retour aux fondamentaux. Comme à chaque fois avec ce chanteur (qui à mon avis n'est pas reconnu en France à sa juste valeur) le menu est généreux et ce n'est pas moins de seize titres qui garnissent copieusement ce "Back to Blues Rock". De nombreuses influences sont palpables mais hors de question de parler ici de plagiat puisque l'on décèle une véritable identité qui fait vraiment plaisir à attendre. On pourrait plutôt parler d'hommage par moment tant la ressemblance avec certaines formations est flagrante. En mélangeant du neuf avec du vieux, et fort d'une longue expérience, Furious Zoo trouve la formule idéale et démontre une maitrise parfaite que seule des musiciens ayant roulé leur bosse assez longtemps peuvent sublimer. Un album sans prétention et aucune faiblesse dans l'exécution, le chant de Renaud Hantson étant toujours aussi convaincant et possédant un timbre de voix facilement identifiable. Il se rapproche même parfois dans ce style de David Coverdale (Whitesnake) ou de Glenn Hughes (Deep Purple, Black Country Communion). Le guitariste Michaël Zurita est toujours très inspiré et que dire de cette section rythmique (Joe Steinmann / batterie et Julien Loison / basse) si ce n'est qu'elle est particulièrement solide et efficace.  Le dénominateur commun de toutes ces chansons est bien évidemment le Blues et Furious Zoo nous offre là un album varié alternant le pêchu et des morceaux plus lents mais tout aussi réussis. Un album donc très recommandable pour tout amateur de Blues Rock dont je fais parti. A noter quelques reprises dont une du célèbre groupe américain Canned Heat.